La
2ème compagnie du 1er R E P a quitté Guelma vers minuit-trente.
Les légionnaires une fois débarqués, les GMC qui roulaient en black-out
prennent position après trois ou quatre heures de marche. A 06H30,
tout est en place. Le régiment connaît bien la forêt des Mezzeline.
Au début du mois, il y a accroché et détruit une bande d'une cinquantaine
de rebelles.

Vers
7heures, la 3e compagnie du sous-groupement est prise à partie sur
les pentes du Fedj-Zezoua plusieurs armes automatiques ll n'y a
plus de doute la bande recherchée depuis cinq jours se trouve là!
L'escadron atteint la cote 515 et récupère une dizaine d'armes dont
2 M G 34. Les rebelles sont retranchés dans la falaise à 300 mètres
en contre-bas de la ligne de crête. Les avions, 2 T 6, puis 2 Mistral
Corsair, attaquent à la roquette. L'une d'elles arrive en plein
sur l'escadron ; 3 officiers sont blessés. La 2ème compagnie vient
relever l'escadron tandis que la 1ère compagnie et la compagnie
d'appui sonthéliportées aux alentours de la cote 515 vers 9 heures.
A l'issue de violents combats, vers 15 heures la "2" reste
maître du terrain. Elle a dû être réaprovisionnée à trois reprises
par les H 21 qui se posaient légèrement en arrière de la falaise.
Bilan : 47 HLL tués, 4 armes automatiques récupérées. Le 1er R EP
n'a perdu que 2 tués et 10 Blessés. La fouille du terrain se poursuit
jusqu'au 16 février par l'ensemble des troupes participant à l'
opération. La bande est anéantie; elle a perdu 190 hll, 4 prisonniers,
13 mitrailleuses, 5 FM, 159 armes individuelles et une grande quantité
de munitions.

Le
même scénario basé sur la coopération inter-régiments se reproduit
à quelque chose près dix jours plus tard. "Alerte ! franchissement
au sud de Duvivier". Dans la nuit du 25 au 26 février, deux
"katibas" qui ont réussi a fanchir le barrage sont prises
en chasse par le régiment. Après une poursuite harassante, au petit
matin du 26, les HLL s'enferrent sur les légionnaires-parachutistes
qui tiennent les hauteurs. ll faudra dix heures de combat, l'intervention
des appuis, un réapprovisionnement en munitions auxquels s'ajoutent
plusieurs manoeuvres des DIH sous un feu bien ajusté, pour venir
à bout des fellaghas. Un bilan des plus impressionnants vient augmenter
le fabuleux tableau de chasse du régiment: 197 HLL tués, 7 prisonniers;
le butin est considérable : 8 mitrailleuses, 7 fusils-mitrailleurs,
116 fusils de guerre, 46 pistolets-mitrailleurs, 3 pistolets, un
PIAT avec 24 obus, 154 grenades, 28 roquettes antichars et 60000
cartouches.

Au
cours de la même opération, agissant sur renseignement, le 2e REP
s'installe en embuscade à Kalat-Megroum-EI-Ougani à proximité de
la frontière tunisienne. A 09 H30, une kafiba tente de forcer le
barrage. Le combat s'engage, il dure jusqu'à 19 heures. La bande
est détruite; 149 HLL sont tués, les légionnaires qui saisissent
un armement considérable déplorent cependant des pertes importantes
: 8 tués, dont le lieutenant Maroni et 35 blessés.

L'ordre
du jour du général Vanuxem,à l'occasion de la promotion à titre
exceptionnel du lieutenant-colonel Jeanpierre au grade de commandeur
de la Légion d'honneur témoigne de la redoutable efficacité du ter
REP

"Je félicite le lieutenant-colonel Jeanpierre pour sa promotion
à titre exceptionnel au grade de commandeur de la Légion
d'honneur. En cette circonstance, j'adresse l'expression de mon admiration
au chef, aux officiers, aux sous-officiers et aux légionnaires
du 1er régiment étranger de parachutistes qui, par leur
valeur militaire, leur esprit de sacrifice, leur incomparable ardeur au
choc, leur volonté farouche de vaincre, ont causé à
l'adversaire, en moins de cinq semaines, des pertes s'élevant à
600 tués et amassé un butin de 457 armes, dont 29 mitrailleuses
et 13 FM, battant tous les records des combats en Algérie et plaçant
leur régiment au premier rang des troupes d'assaut de l'armée
françaiseé".
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