À
la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la Légion Etrangère
est un corps de troupe renommé et polyvalent dont la réputation
n'est plus à faire. Le conflit qui vient de se terminer a d'ailleurs
rajouté quelques lauriers à une couronne qui n'en manque
pas. De Narvik à Bir Hakeim et du Liban aux Vosges, le légionnaire
a démontré qu'il reste le fantassin de choc par excellence.
Néanmoins, un nouveau type de soldat s'est couvert de gloire
durant le conflit, le parachutiste, enveloppant l'ennemi par un assaut
venu du ciel.
La Légion ne dispose pas d'unités paras alors qu'un besoin
urgent de soldats aptes à cette qualification se fait sentir
en Indochine. Malgré les arguments de l'état-major, qui
oppose la rigueur et le poids de la Légion à la souplesse
des parachutistes, le 3e REI forme en 1949 une compagnie parachutiste
sous les ordres du lieutenant Morin. L'élan est donné et
un nouveau type de soldat entre dans la légende :
Le
Légionnaire-Parachutiste
Pratiquement,
durant la même période le 1 er BEP (bataillon étranger
de parachutistes) est créé à Khamisis (Algérie),
le 1 er juillet sous le commandement du capitaine Segrétain.
Le 2e BEP voit le jour un peu plus tard, le 1er octobre 1948, à
Sétif. Un 3e BEP est formé en avril 1949 à Mascara
et s'installe après à Sétif, où il devient
le dépôt des jeunes engagés en Extrême-Orient.
L'époque est celle d'une armée française démunie.
Les paras sautent de "Dakotas" venus des surplus américains,
et de Junkers rescapés de la guerre. Nombre d'hommes de cette
nouvelle élite sont d'anciens "Fallschirmjâger"
auxquels se mêlent des hommes venus de toute l'Europe. Beaucoup
tomberont pour la France en Indochine.
C'est
en Indochine, au prix de lourds sacrifices, que va naître l'épopée
des légionnaires parachutistes. Dès son arrivée
à Haïphong en novembre 1948, le 1 er BEP est engagé
au combat. Pendant deux ans, le bataillon effectue une série
d'OAP (opérations aéroportées) obtenant un bilan
éloquent. Deux ans après sa création, l'unité
entre dans l'histoire de la façon la plus tragique le 18 septembre 1950, les légionnaires parachutistes sautent
sur That-Khé lors de l'opération d'évacuation de
Cao-Bang et des postes de la RC-4 l'heure du sacrifice a sonné.
Entre Dong-Khé et Coc-Xa, le 1 er BEP est anéanti dans
la jungle et les massifs calcaires, l'honneur est sauf mais les hommes
ne peuvent se battre à la fois contre la supériorité
numérique des Viets et l'incompétence du commandement.
Le 5 octobre, une section se sacrifie sur le piton 533 pour couvrir
le retrait de l'unité.de Coc-Xa et tente de forcer le passage,
le lendemain dans un terrain chaotique Au prix de terribles souffrances,
encore accrues par le transport des blessés, les hommes escaladent
de nuit les rochers... mais les Viets sont partout et, à un contre
dix, sans appuis extérieurs, l'issue est inéluctable:
les sections finissent par être tronçonnées et anéanties
les unes après les autres ,après de furieux combats au
corps à corps .
Le
chef de bataillon Segrétain etles commandants d'unité
sont tués
Le capitaine Jeanpierre ramènera ving survivants...
Les jeunes légionnaires parachutistes sont entrés sans
faillir dans le grand livre des "faits d'armes" de la Légion.
Le 1 er BEP est recréé le 1 er mars 1951 à Hanoï, et compre selon la volonté du général de Lattre,
une compagnie indochinoise.
Le
2ème BEP a débarqué le 9 Février 1949 a
Saîgon et est engagé au centre Annam ou il obtient sa première
palme. Sous le commandement du chefd'escadron
Raffalli, le bataillon saute sur Gia-Hoï et est violemment engagé
à Nghia-Lo sur la RC-6. Cette même route verra les deux
BEP se distinguer en 1952 lors des opérations sur Hoa-Binh.
En janvier, le 1 er BEP se bat au corps à corps sur la rivière
Noire. Au cours d'une opération de nettoyage, au sud d'Hanoï,
alors qu'il mèneson
unité au feu, le commandant Raffalli est mortellement blessé
et succombe le 10 sept à l'hôpital d'Hanôi.
1953 voit les deux BEP engagés en pays Thaî où ils
recueillent les unités qui se désengagent de la région.
Ces opérations conduisent à Ia mise en place du camp retranché
de Na Sam ou le corps de bataille Viet-mihn se "casse les dents"
Gardés en réserve générale, les bataillons
étrangers de parachutistes ne sont pas moins engagés dans
de nombreuses opérations de ratissage dans le Delta.
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