
Le
9 novembre 2354 hommes sont largués. Le 1er BEP retrouve le théatre
de ses premiers exploits. Les unités de protection des bases arrières
des divisions 308 et 312 refusent le combat et s'enfuient. Comme en 1949
le long du Song-Chay des quantités extraordinaires de matériel
sont dissimulés par des rideaux de bambous. Les légionnaires
ramènent ainsi un butin considérable, saisi dans les ateliers
et les dépôts clandestins. Les autres unités détruisent
les caches, les stocks de munitions, les vivres et le paddy. Au total
: 250 tonnes de munitions, 1500 armes dont 57 mortiers, des SKZ, une centaine
de mitrailleuses, quatre camions Molotova, du matériel sanitaire
et des appareils de transmissions d'origine soviétique. L'opération
est un succès ; Salan et Linarès ont contraint Giap à
reporter une nouvelle fois sa grande offensive sur le delta. La fin de
l'année 1952 est centrée sur Na-San ; mais au début
de 1953, Giap attaque le Laos. Le 26 janvier 1953, Le 1 er BEP est aérotransporté
au complet à Cleo-Khu et Kontum pour parer à une menace
sur An-Khé. Jusqu'au 6 mars, le bataillon sillonne les hauts-plateaux,
nettoyant la cuvette de Xom-Khaï, protégeant le poste de Cuu-Dao,
avec le souci constant de défendre An-Khé. Une randonnée
dans le Sud, à Ban-Me-Thuot, et surtout à Saïgon, où
les légionnaires n'ont jamais fait que passer conclut cette mission
des hauts plateaux d'Annam.
Mais bien vite le Tonkin les rappelle et, le 10 avril 1953, le commandant
Brothier, blessé en opération, laisse le commandement du
bataillon au capitaine Guiraud.
L'été et le début de l'automne, à part Concarneau,
Douarnenez et Brochet où le bataillon perd 23 tués et 73
blessés pour 10 viets tués, sont faits de ce calme trompeur
qui précèdent les grandes tempêtes.
Car,
avec l'opération Castor sur Diên Biên Phu qui engage
le destin du ter BEP, voici venir le temps du sacrifice "zéro"

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