Depuis
le retour d'Algérie, du chef de bataillon Jeanpierre commande l'unité
à laquelle il s'identifie et qu'il veut former à sa manière. Aussi quand on lui donne le camp Gosselin,
Jeanpierre décide d'en
faire la "cité radieuse de l'habitat militaire" en même
temps que le port d'attache de ces éternels nomades que sont les
légionnaires-parachutistes. Ce camp ou s'installent les militaires
est ouvert depuis la 2ème Guerre-Mondiale. Après le débarquement
de 1942, il a servi de cantonement a des unités britanniques,
puis il a acceuilli les groupements de Commandos de Staouedli, avant
leur départ pour l'Exrême-Orient Le W ix d e Zeralda ne
s'est pas fait sans difficultés.
Lorsque
l'élémenent précurseur arrive à destination, le spectacle n'est
guère encourageant quelques baraques métalliques corodées par l'action
conjuguée de la rouille et de l'air salin. une infrastructure insuffisante
pour accueillir un bataillon, des installations sanitaires en mauvais
état et remplissant tout juste les normes d'hygiène, mais il y a
le cadre ; et du chef de corps au dernier des légionnaires ils sentent
confusément qu'ils ont découvert l'emplacement du sanctuaire.
La
grande allée centrale bordée d'eucalyptus qui mènent
a la pinède en gravissant la colline sera l'axe autour duquel s'ordonnera
les bâtiments en dur du camp. Car les légionnaires n'ont
pas l'intention de croupir dans ces installations vétustes, qu'ils
jugent indignes de la "grenade à sept flammes". Comme
le 3e REP a Batna, ils se mettent au travail, renouant ainsi avec les
traditions des légionnaires-bâtisseurs.
En quelques mois, Zeraida devient la fierté du Régiment. Les baraquements ont éte repeints, certains refaits. L'asphalte
sur les avenues a éliminé en grande partie les nuages de
poussière qui se formaient au moindre déplacement d'un vehicuie.
Les allées sont bordées de rosiers, auxquels le commandant Jeanpierre,
témoigne un soin jaloux, aidé en cela par le précieux
Degueldre son chef du service généra! Autour des compagnies,
des massifs, des pelouses toujours vertes, chaque commandant d'unité
soignant son environnement. Entre deux opérations, c'est tout le
Régiment qui gâche le ciment, manie le pinceau, tond le gazon. Et
quand le Régiment "droppe le djebel", Il reste toujours
les convallescents, et les inaptes temporaires !
Des chantiers s'ouvrent des constructions sortent de terre Chaque chef
de corps aura à coeur de laisser un témoignage de son passage
: le foyer du légionnaire et le foyer de Jeanpierre, le mess des
officiers de Brofhier,la chapelle de Dufour....
Véritables
"condottieri", iis choississent l'architecture la plus noble, les
matériaux les plus beaux, voulant bâtir a l'exemple de Siddi-Bel-Abbès
pour l'éternité !
Les
premiers, les chefs des unités parachutistes explorent la voie tracée
par le commandant Crespin et le capitane Du Puy-Montbrun. De Vismes
l'ancien aviateur qui a initié son régiment a l'emploi des hélicoptères
en opération. Bigeart qui fait une éclatante démonstration de I'assaut
héliporté le 8 mai 1956, au point que l'hebdomadaire Paris-Match
; n'hésite pas à titrer : "Pour les paras devenus chasseurs
d'Afrique, une nouvelle arme inattendue: le ventilateur" Jeanpierre
et Buchoud ne sont pas en reste et les opérations se succèdent à
un rythme effréné dans des régions aussi différentes que les hauts-plateaux
et les montagnes de Kabylie, les massifs de l'Aurès ou le chaos
des Nementchas, les sud-sahariens désertiques ou la luxuriante de
Collo. Par n'importe quelle température, la pluie et la neige l'hiver,
dans la canicule de lété les "Hélicos des djebels", comme
les a appelés Flament volent.
Mais alors qu'interviennent ces mutations technologiques, la guerre
continue et prend une nouvelle dimension subversive inconnue des
états-majors traditionnels.
En
même temps qu'il s'installe, le 1er REP multiplie les sorties opérationnelles,
à Khenchela et Tebessa en novembre ; puis au mois de décembre 1955
la 1ere et 4e compagnies du 1er REP établissent le premier bilan
de la campagne lors de l'opération de Bou-Djellall, 2HLL tués, un
fusil récupéré ! Au début de 1956, le régiment parcourt sans répit
le Constantinois de la côte aux confins sahariens. Après un court
passage dans le secteur de Bougie, le 1 er REP revient dans le secteur
de Tébessa en février. Le 2 Avril un détachement aux ordres du commandant
Jeanpierre a fait mouvement sur l'Oranais, en direction de Marnia.
La rébellion est maintenant générale.
Le 5 Avril une unité de secteur est violemment accrochée
dans la région de Djeurf. Elle perd 22 tués dont 2 officiers
; le 6 cinq hélicoptères sont sabotés. En fin de
matinée devant l'ampleur des dégats la division de Constantine
demande des renforts à Alger. La 3e compagnie du 1er REP quitte
Zeralda et embarque dans
des Nord-atlas à l'aéroport de Maison-Blanche à AIger. Apres un vol de 450 kilomètres, elle est larguée à
proximité de Djeurf. De la même manière, la compagnie
saute le lendemain matin. Ensemble, les deux unités pourchassent
les rebelles et rétablissent la situation.
Le
2 mai 1956, le 1ER REP est regroupé à Molière dans
l'Ouarsenis. Le 18, l'état-major du secteur monte une OAP mettant
en oeuvre des moyens importants : Dakota PC, un autre de ravitaillement
par air et 7 Noratlas. Près de 250 légionnaires sautent
à Chelala-Reibell pour compléter un bouclage destiné
à réduire une bande signalée dans la région. Le 7 juin, le régiment est placé en alerte. Les
compagnies sont aérotransportées à Tindouf et le
reliquat du 1er REP est largué à Gurentis le 9 pour renforcer
le 3ème RCP de Bigeard. Les Anciens du REP retrouvent avec plaisir
le colonel de Rocquigny qui commande cette O.A.P.
Le
8 juillet, le Régiment est mis à la disposition de la division d'Alger.
Pour l'opération 459 dans la région de Medeah-Loverd-Champlain.
Le 18, un groupement est héliporté sur la zone d'El-Ouzala; le PC
tactique est aux ordres du lieutenant-colonel Brothier. Un mois
plus tard c'est au tour de Jeanpierre de commander un groupement
dans le cadre de l'opération Bikourka. Jusqu'au mois d'octobre,
le régiment effectue encore plussieurs missions héliportées de ratissage
et de fouilles qui débouchent sur de bons bilans.
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