

4ème Compagnie
("Destruction et
Snipers")

À
Kolwezi, les "snipers" s'étaient montrés particulièrement
efficaces et depuis, le 2e REP a toujours privilégié
ce genre d'action qui, pour un coût presque insignifiant comparé
à un assaut d'infanterie classique, peut se révéler
psychologiquement très payant, surtout en Afrique.
Le conflit des Balkans et tout spécialement les opérations
d'interposition à Sarajevo ont également montré
l'importance des contre feux de tireurs d'élite.
Le combat sur les arrières de l'ennemi et l'emploi de tireurs
d'élite et de "spécialistes en explosifs"
sont les spécificités de la 4e compagnie. Experts en
armement, les "gris", lorsqu'ils ne sont pas en opération
outre-mer, sont présents sur tous les champs de tir, que ce
soit en tant que "tireurs d'élite" ou comme "experts
en destructions". Leurs connaissances en armement sont telles
que la DIA leur confie souvent de nouveaux matériels à
tester avant la mise en service dans le reste de l'armée française.
Minimi, L-96 britanniques, Barret, Mac-Milan et Hecate 2 ont ainsi
été mis à l'épreuve du terrain au sein
de la 4e compagnie. Actuellement, l'unité s'intéresse
beaucoup au SM (Super Magnum), une arme anglaise construite par Acxuracy
International, dont le calibre de 8,6 mm, ou 338 Magnum, est un bon
compromis entre les lourdes armes en calibre 12,7 mm et les FR-F2
réglementaires.
La télémétrie est également à l'honneur
et plusieurs types de télémètres laser sont également
testés. Actuellement, c'est le TM-18 à données
numériques avec un grossissement 6 fois pour une portée
de 10 km qui est sélectionné pour les chefs d'équipes
"sniper". Le tir sous toutes ses formes est bien sûr intensivement
pratiqué de jour comme de nuit.
En combat de type Centre-Europe, la 4e compagnie est entraînée
à laisser sur les "arrières" du dispositif
ennemi de petits groupes de "snipers" qui y sèmeront
la "confusion" avant de regagner par leurs propres moyens
leurs lignes de départ.
L'infanterie française est actuellement en pleine mutation,
et la 4e compagnie, tout comme ses consoeurs du REP, sert également
de laboratoire tactique.
Lutilisation du nouveau type de section à trois groupes de
voltigeurs, un groupe ATK sur Eryx et un groupe d'appui avec des Hecate
2 fut notamment expérimentée à la "4"
avant d'être adoptée par toute l'infanterie. La rigueur,
la précision dans l'exécution et une parfaite connaissance
des matériels employés sont les qualités requises
par les destructeurs qui manient plastic, tolite et TNT aussi bien
au CNEC de Mont-Louis qu'au centre d'Arta-plage à Djibouti.
Ces légionnaires parachutistes sont également capables
de retarder efficacement un ennemi en jalonnant son avance par de
nombreuses destructions, mines et autres "Boby trapp".
Une très belle salle d'instruction existe au sein de la compagnie
et les légionnaires peuvent y étudier les différents
types de mines ramenées du monde entier ainsi que de nombreuses
formes de piégeages.
Ces multiples activités n'ont pas empêché les
"gris"de la 4e compagnie de se distinguer à
Kolwezi, au Rwanda, à Sarajevo, à Bangui et tout récement
au Kosovo
Le
tireur d'élite a toujours existé, frondeurs baléares
des légions romaines passant par les arbalétriers du
Moyen-Age. Mais c'est durant la guerre d'indépendance américaine
que le concept moderne "sniper embusqué" a vu le
jour avec les "Insurgents" armés de fusils de
précision, afin d'abattre les "tuniques rouges"
et tout spécialement les officiers.
Depuis, les techniques et les armes ont baucoup évoluées
et le REP a toujours été a "la pointe du progrès"
dans ce domaine, regroupant notamment les tireurs d'élite par
section. 25 ans d'expérience en tir précision et sniping
ont donné a la 4e compagnie, une expérience unique.
Durant
la guerre froide, et dans ce contexte de combat défensif contre
une force mécanisée sur un axe, la 4e compagnie était
entraînée à se laisser volontairement dépasser
afin de laisser sur les arrières de l'ennemi des groupes de
snipers. Ces derniers, travaillant en "tiroir", avec
une "équipe de feu" et une "équipe d'accueil",
pouvaient facilement retarder une colonne motorisée pendant
plusieurs heures avant de regagner leurs lignes.
Dans
l'armée française, un tireur d'élite travaille
de façon réglementaire au sein d'une section, tandis
que le sniper est engagé de façon autonome et de façon
décentralisée. La 1ère section de la "4"aligne treize tireurs FR-F2 alors qu'on en trouve normalement
trois par section. L'instruction se fait à la compagnie même.
Le "sniper" sera un soldat calme, patient, ayant de très
bonnes notions de topographie, de transmission et de camouflage, et
pouvant opérer isolément ou par petits groupes dans
les lignes ennemies.
La formation d'un sniper se fait en quatre semaines. La première
sur fusil en calibre 12,7 mm, les deuxième et troisième
sur FRF2 et Super Magnum. La quatrième est une semaine de synthèse
comprenant trois jours d'application.
Outre les sections spécialisées, des légionnaires
parachutistes d'autres compagnies peuvent toujours effectuer un stage
de perfectionnement à la "4", ce qui fait que
le régiment dispose toujours d'une réserve de tireurs
d'élite entraînés. Lors de l'opération
Alamandin, le groupement aéroporté du REP pouvait, si
l'état-major le souhaitait, aligner quarante-quatre snipers
sans préavis.

Contre
sniping "lourd"
Les
militaires aiment à dire que le meilleur moyen de détruire
un char est de lui opposer un autre char. Ce principe s'applique également
à la lutte contre les "snipers" ennemis et tout spécialement
dans les missions d'interposition, dans lesquelles il est préférable
d'éviter les dommages collatéraux.
Les
premières troupes françaises engagées à
Sarajevo se sont souvent retrouvées opposées à
des snipers solidement retranchés dans des caches et tirant
avec un système de "miroir". De plus, nombre de ces
positions de tir étaient camouflées au milieu d'habitations
civiles. Face à ce type de lutte sournoise, les FR-F2, très
efficaces en zone rurale, manquaient de puissance pour neutraliser
les snipers bien abrités. L'apparition d'une génération
de nouveaux fusils de précision de gros calibre va renverser
le cours des événements et les «"chasseurs"
vont souvent devenir chassés, une ou deux balles de 12,7 mm
pouvant aisément traverser un mur avant d'atteindre le tireur.
Les soldats français engagés à Sarajevo seront
parmi les premiers à utiliser ce type d'arme et tout spécialement
la 4e compagnie du 2e REP, pionnière dans l'emploi des fusils
de précision lourds. Les "gris" ont testé
et utilisé au combat différents modèles dont
le Barret, le Mac-Milan et le PGM Hecate, désormais adopté
depuis par l'armée française.
Sabotages
et destructions
Retarder
l'ennemi par des destructions, le harceler par la pose de mines ou
de pièges dans les endroits les plus inattendus, ou encore
s'infiltrer pour effectuer des sabotages sur les voies de communications,
les ouvrages d'art ou les dépôts de munitions ennemis,
sont parmi les savoir faire de la 4e compagnie.
Ces
légionnaires parachutistes peuvent également ouvrir
la voie au régiment en détruisant les obstacles au moyen
d'explosifs.
En combinant le feu meurtrier de ses "snipers" et les "piégeages
et destructions", la 4e compagnie est en mesure de retarder considérablement
toute avance ennemie.
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