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Le
Paradis

  
des Anciens




Légionnaires-
Parachutistes.

Cravatte
verte et képi blanc
Ou t'en vas tu grand Légionnaire
Je vais ou le Bon Dieu m'attend
Au Paradis vers la lumière
Constellé de nuages blancs
Sur le seuil le bon vieux Saint Pierre
Tenant en mains ses clés d'argent
Dira de sa voix débonnaire
Aux Anges blonds
et souriant
Pour l'honneur du grand Légionnaire
Demain tenue réglementaire
Etole verte et nimbes blancs.

J'avais
encore la peur, la vision et les odeurs des durs traitements qui
m'avaient été infligés a l'hôpital mais
curieusement je ne ressentais plus aucune douleur.
Ma
longue maladie avait été pénible j'étais
pourtant rodé aux invalidités que je trainais depuis
mon séjour au Tchad en 1969-1970, ma vie entière avait
basculé, empoisonnée par ces séquelles jusqu'a
ce que le crabe eut enfin raison de moi. Je n'avais pas beaucoup
lutté, je l'avais fait toute ma vie, mais je n'avais plus
de forces, besoin de dormir, trop bataillé, trop fatigué, las,
plein le cul. Ils avaient fait le reste..... pour abréger
et pour que je leur foutte enfin la paix.... C'était ce que
je désirais, on en avait longtemps parlé avec Marie
tu feras comme ceci, comme cela, tout était codifié
entre nous depuis longtemps .....
Avant
de partir j'ai récité machinalement la Prière
du Para que j'avais un peu modifié:
Donnez
moi mon Dieu 
Donnez
moi ce que l'on ne vous demande jamais
Je
vous demande le repos
Et la tranquillité
Celle de l'âme et celle du corps
Tout ça mon Dieu on vous le demande tellement
Que vous ne devez plus en avoir
Donnez moi aussi le courage
Et la force et la foi ......
Je
fermais les yeux avec la volonté de ne jamais plus avoir
le désir de les ouvrir et je sus a cet instant que c'était
fini quand mes proches se mirent a parler entre eux, prétentieux
comme toujours, dans leur habits de deuil qu'ils avaient déja
enfilé afin d'être présents a la fête
que serait mon enterrement et qui verrait la fin de leurs tourments.
Ah les cons c'est eux qui m'avaient assassiné !
Quelques
heures plus tard on m'avait mis dans mon cerceuil a l'étroit
entre quatre planches.Un véhicule des "pompes"
vint me chercher pour m'accompagner a ma dernière demeure. Nous
franchîmes les portes du cimetière, mes camarades étaient
la en blazer bleu marine, le béret sur la tête le drapeau
de l'Amicale flottant au vent, décorations pendantes au garde
a vous .
Une
courte cérémonie pendant laquelle la "Marche
de la Légion" fut exécutée. Un rapide
discours fût prononcé par le Président de l'Amicale
avec lequel j'avais été en désaccord de nombreuses
fois. Mes décorations étaient posées sur un
petit coussinet vert et rouge aux couleurs de la Légion. Mon
képi reposait sur mon cerceuil lui-même envellopé
du drapeau tricolore. S'en foutaient tous dans leur tenue de circonstance,
le plus ému c'était encore moi. Je fus mis en terre
tandis que mon béret vert était jeté dans la
fosse et que mes décorations étaient remises a ma
fille.
La dernière pelleté de terre fut jetée.
Je fus alors propulsé dans un tunnel, vers le ciel a la vitesse
de la lumière. Une immense sensation d'apaisement et de bonheur
avait fait place a ces longs mois d'hopital et de souffrances.
En bas j'entendais mes camarades qui chantaient dans le lointain

"Ich
hab eîn Kamerade "
Nous
passâmes a la verticale de l'Enfer, Dieu avait bien fait les
choses pour une fois et y avait mis tous les personnages qui m'avaient
fait du mal dans ma vie etDieu sait si il y en avait.
Les militaires étaient bien représentés il
y en avait quelques uns le Colonel J..... le capitaine L......
ancien
de la CAE qui avait fini Général" quart de place", l'adjudant
M....... et quelques autres bougres que Dieu avait déniché. Les
donneurs de leçons, les hypocrites étaient condamnés
a en chier pour l'éternité et je me réjouissais
d'entendre leurs cris de douleur, eux qui dans les moments difficiles
nous disaient de continuer a avancer et de maitriser notre douleur......
Sur la droite il y avait une autre planète auréolée
de nuages cienturée par un arc en ciel comme je n'en avait
jamais vu. A l'entrée
un Poste de Police avec des sentinelles en faction vétues
de la grande tenue Légionnaire,
mais avec des ailes blanches. Au fronton du poste de Police était
marqué
Une
immense enseigne au néon qui clignotait, Dieu
avait bien fait les choses nous étions "entre nous"
.
Vêtus de grandes aubes blanches immaculées, la tête
surmontée du Képi-Blanc, les épaules munies
des épaulettes rouges, la ceinture bleue nouée autour
de la taille, un sous- officier était au garde-a-vous !
Par réflexe et réglementairement je me présentais"
Légionnaire Repman33 alias Roro matricule....... , 7 ans de
service, 2ème compagnie, 2ème section a vos ordres
mon Adjudant.
-Roro on t'attendait ! Vas a l'habillement toucher ton paquetage,
un Ange va t'accompagner
-Je m'en vais toucher mon paquetage a vos ordres mon Adjudant !
Talonné par mon Ange gardien, je fus habillé de pied
en cap par les caporaux chefs fourriers du Paradis perçut
mes ailes, mon aube, mon nouveau képi, ma ceinture bleue, mes
épaulettes et une tenue de sortie immaculée.
- tu peux maintenant rejoindre tes camarades me dit l'adjudant fourrier
apres m'avoir fait signé quelques papiers.
-Je peux rejoindre mes camarades a vos ordres mon adjudant dis -je
en rectifiant ma tenue.
Je retrouvais quelques minutes après tous mes Amis disparus
qui avaient eu la bonne idée de partir avant moi. Ils avaient
tous la mine réjouie des âmes apaisées comme
celles que l'on rencontre dans les cloitres et monastères,des
yeux limpides qui respiraient la bonté et le bonheur d' être
enfin au Paradis des Anciens- Legionnaires Parachutistes .
Je retrouvais "Monsieur Jean", James, Vernier, Morales, et
tous les autres que j'avais passionément aimés dans
les pires difficultées que nous avions traversé, et
tous les autres morts pour rien dans les rizières quelques
années auparavant ou dans le djebel quelque part du coté
de Batna, de l'Ouarsenis ou des Némemchtas
-"Roro vient boire un coup me dirent ils tous ensemble et comme
je demandais mais ou ?
-mais au foyer chantèrent ils .....
Bras dessus bras dessous comme autrefois nous reprenions nos vielles
habitudes. Nous parcourûmes quelques mêtres et nous arrivâmes
dans un immense foyer de plusieurs centaines de mêtres. Au
dessus car la nuit commencait a tomber une gigantesque enseigne
au néon clignotait
suite
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