En
cas d'engagement sur un terrain très difficile, accidenté
ou montagneux, c'est la deuxième compagnie "Rouge"
qui sera l'avant-garde du Régiment. Elle reconnaitra les
passages peu évidents et jalonnera l'itinéraire pour
le reste du 2ème REP.
La
deuxième compagnie tentera également de s'infiltrer
dans le dispositif ennemi, par des itinéraires non reconnus,
et d'accés difficile. Pour accomplir ces missions les hommes
de la 2eme compagnie sont "surentrainés" en escalade
et en "survie en conditions extremes".
2ème Compagnie
(Compagnie
"de Montagne")
À
la fin des années quatre-vingt et avec la profesionnalisation
de l'armée de terre, la 2ème Compagnie du 2ème
REP fut la seule compagnie professionelle, spécialisée
dans le "combat en montagne"
De nos jours la mission reste inchangée et les "Rouge"
continuent à développer une capacité d'intervention
en "milieu climatique extrême" et sur terrain montagneux
et accidenté.
C'est l'hiver et les opérations sous la neige,
définissent
l'appellation de milieu climatique extrême, terrain
accidenté, s'appliquant à une évolution sur
terrain montagneux avec franchissemt et escalade. Mais cette expression
s'applique également à un "terrain urbain difficile".
Pour remplir ces deux missions, la compagnie développe deux
types de savoir-faire:
Premièrement: le stationnement, qui consiste à établir
une position qui permette de "durer en montagne". Pour
cela, les légionnaires apprenent a vivre en "Igloo",
à construire des abris-neige et à se déplacer
verticalement, à l'aide de cordes et horizontalement, en
pratiquant le ski de randonnée.
Deuxièmement:
l'emploi des armes en montagne. Dans ce milieu extrême, marqué
par le cloisonnement une section peut clouer au sol une compagnie.
La 2e compagnie apprend à tenir un point clef et rester.
L'armement individuel est bien sûr privilégié,
notament pour les tirs à plus longue distance, la vieille
AA 52 se montre toujours très efficace. Le "sniping"
se développe de plus en plus avec des fusils de type ~ Barett,
MacMillan et PGM, encombrants certes mais qui se révèlent
particulièrement efficaces pour la "guerre des crêtes".
Pour son entraînement, la 2e compagnie dispose chalet du Vergio
et des fabuleux sites d'escalade du Golo en Corse, ainsi que d'un
chalet à Montgenèvre près de Briançon,
prêté par la brigade alpine avec qui les échanges
sont fréquents.
La formation des cadres dure vingt-deux semaines, onze en été
et onze en hiver, et se fait à l'école de haute montagne
de Chamonix. Un des derniers chefs d'unité était d'ailleurs
un guide de haute montagne. Certains cadres sont d'origine "autrichienne"
ou "suisse" et font bien sûr partager leur
savoir faire naturel à leurs hommes.
La formation de la troupe comprend deux sessions, le passage du
brevet alpin militaire (BAM) qui se fait par un stage d'été
de trois semaines en Corse, et le brevet de skieur militaire (BSM)
obtenu à l'issue d'un stage d'hiver.
Des légionnaires d'origine cambodgienne ou ivoirienne, particulièrement
sensibles au froid, les ont obtenus sans problème physique
majeur mais en faisant un simple appel à leur volonté.
Lors du passage du BSM, la première semaine est consacrée
à l'apprentissage du ski et très vite les légionnaires
parachutistes, novices dans cette matière, apprennent à
se déplacer avec les "peaux de phoque" en emportant
paquetage et armement.
La deuxième semaine est celle de l'apprentissage du combat
en montagne tandis que la troisième est consacrée
à un raid de synthèse avec un thème tactique
et, bien sûr, l'application des techniques de combat en montagne.
Autant dire que tous ces stages sont physiquement et moralement
très éprouvants, l'action du froid se combinant aux
efforts physiques intenses.
Pour passer son BAM, le légionnaire doit effectuer en un
temps de 3 h 30 un dénivelé de 1000 m positif et négatif
sur 15 km de distance. Quinze minutes seulement sont consacrées
a la descente.
La
moyenne de la compagnie est de 2h20 ce qui montre bien l'excellente
forme physique des légionnaires parachutistes. Des sauts
"neige" sont également effectués.
Les caporaux et caporaux-chef ont également la possibilité
d'obtenir le diplôme supérieur de chef de cordée
hiver/été.
La
montagne est une dure école de vie et la 2e compagnie a pu
mettre sa spécificité en oeuvre lors de l'opération
Salamandre en Bosnie, au cours de laquelle de nombreuses patrouilles
à ski ont été effectuées sur le "mont
Igman" pour vérifier l'application des accords de Dayton.
La 2e compagnie s'est en outre distinguée outre-mer lors
de la prise d'otages de Loyada à Djibouti et lors de l'opération
Requin au Gabon.
Survie
en "conditions extrêmes", ça forge le mental
..... et il va en falloir durant toutes ces années de Légionnaire
Descente
verticale en rappel de nuit
Le
site d'escalade de Golo près de Calvi
Apprendre a dominer sa
peur et le vertige "Instruction
difficile, guerre facile"
Franchir
une falaise avec l'armement et un sac d'une vingtaine de kilos,
c'est loin d'être facile, mais au 2ème REP la facilité
on connait pas, et le surentrainement permet justement de faire
les choses profesionellement et facilement le "drill"
(recommencer des milliers de fois les situations difficiles)
Sur
un piton rocheux surplombant la "Balagne"
Se
déplacer, vivre et combattre a 3000 mêtres d'altitude, ou dans un froid extreme est l'une d'es specialisations de la
2ème Cie
Combattre
dans des "conditions extremes" est le privilège
de la 2éme Compagnie du 2ème Regiment Etranger de
Parachutistes
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