
A
peine implanté dans ses garnisons de Philippeville (état-major,
CCS, compagnie d'appui, escadron de reconnaissance), Batna et Guelma
en ce qui concerne les compagnies de combat, le régiment est relevé
comme unité d'intervention des Aurès - Nementchas par le 1er RCP
de Fossey-François et engagé dans des opérations d'escorte, de contrôle
et de fouille du terrain.

II
faut se rappeler que Philippeville et ses environs avaient connus
des jours douloureux à l'été 1955.

Le
20 août, alors que Philippeville s'embrasait, plus de 200 émeutiers
venus de la mine toute proche massacraient les hommes, les femmes
et les enfants d'El-Halia avec une sauvagerie démente, pillaient
et incendiaient tout ce qui se trouvait sur leur chemin, oubliant
que quelques jours plus tôt, ils vivaient là, avec toute la confiance
de la population européenne. Ce jour là, 34 habitants d'El-Halia,
tous Européens, sont morts de la main des bourreaux du FLN.

Le
2ème REP connait son premier accrochage important le 15 Janvier
1956. Le 2ème REP déplore également son premier tué de la guerre
d'Algérie. Les rebelles paient très cher cet exploit en laissant
22 cadavres sur le terrain. Le Régiment est alors regroupé sur Philippeville,
mais a partir du mois de Mars il détache a nouveau deux compagnies
a Batna et Guelma. Ces derniers accrochent le jour de Camerone en
liaison avec le 1er REP. Issue de la 6ème compagnie du 2ème BEP
la 1ère Cie commandée par le capitaine Perrier a déja un beau palmarés
lorsqu'elle débusque les rebelles ce 30 Avril 1956. Dès le 11 décembre
1955 elle avait fait mouvement sur Batna, ratissant sans arrét les
les massifs des régions d'El-Mader et de Fedjourdj. Au bout d'un
mois elle revient dans la région de Philippeville et s'installent
dans les villages d'alentour. Son prmier coup d'eclat se produit
le 13 janvier 1956 quand elle supprime au cours d'un accrochage
Mouats Liazid un cruel chef de bande activement recherché et qui
n'hésite pas a asseoir son autorité par des meurtres et des exactions
perpétrés envers les Européens et les gens de sa communauté parfois
soupçonnés de tiédeur nationaliste. Un peu plus tard, 10 HLL sont
mis hors de combat et la compagnie découvre un dépôt fellagha dans
le djebel Metlili : en plus des armes et des munitions les légionnaires
mettent la main sur 1000 boîte sardines qui sont distribuées aux
populations. Au mois d'avril, la 1 ère compagnie, fait mouvement
sur Mac-Mahon. Le 28, elle est en plein préparatifs de Ia fête de
Camerone lorsque l'alerte est déclenchée.

Dans la nuit du 28 au 29, elle est héliportée au Douar Ouled-Fathma.
Au cours de cette première phase le sergent Gregurek est mortellement
blessé d'une dans la tête. La compagnie ne commémorera Camerone
que le 3 mai, car les " fells" sont nombreux et résistent
vaillamment. Ils cessent le combat vers 22 heures et se diluent
dans la nuit. C'est le premie bilan du régiment en Algérie : 28
HLL tués.

Le
5 juin 1956, le régiment reçoit son drapeau auréolé de la fourragère
rouge du fanion du 2e BEP
les
legionnaires parachutistes y ajoutent les bilans des premiers mois
de campagne : 130 rebelles tués, une trentaine de blessés et de
prisonniers, 120 armes récupérées et du matériel en abondance.

Peu de temps après, le régiment est regrouipé en réserve opérationnelle.
"C'est alors la vraie vie de parachutiste. Largué d'avion,
éventuellement en hélicoptère, débarqué par bateau, il est de toutes
les opérations importantes".
Sauter! C'est la vocation du para... et les OAP constituent encore
l'atout majeur du commandement face a la mobilité et à la dispersion
des rebelles. Elles se succèdent à un rythme élevé. Le 11 juin,
un détachement des 2e et 4e compagnies comprenant 267 hommes, saute
sur Tamentout, entre Djidjelli et Fedj-M'Zala. C'est l'opération
Rivoli qui met en oeuvre un Dakotat PC et quatre Nord-Atlas. Un
vent violent et une zone de saut difficile rendent le regroupement
aléatoire. Néanmoins, les risques pris et la qualité opérationnelle
des légionnaires permettent d'accrocher et de réduire la bande rebelle
qui laisse 19 tués dans l'affaire. Toutefois, entre le saut et le
combat le 2ème REP compte 19 blessés. Le 19 juin, ce sont 3 compagnies
qui sont larguées dans les mêmes conditions, en exploitant des renseignements
faisant état de contacts au douar Tamza dans les Aurès-Nemenchtas
Bouclage, ratissage, accrochage... L' action du 2e REP débouche
sur un bilan impressionant a l'époque : 75 tués, 5 prisonniers,
31 armes et 16 fusils de chasse récupérés. A la même heure la compagnie
d'accompagnement met hors d'état de nuire le chef rebelle Si Deradji,
activement recherché et sa bande de HLL.

Au mois de novembre 1956, le 2e REP change de secteur et le PC du
régiment se transporte à Tebessa. Depuis le mois de juin, le régiment
est endivisionné au sein de la 25ème DP. Le 2e REP intervient dans
tout le Constantinois. De Morsott à Bir-El-Ater, ses unités participent
à la surveillance de la frontière algéro-tunisienne qui va devenir
sous peu la pierre d'achoppement de la guerre d'Algérie.

Le
18 décembre 1956, le 2e REP opère dans la région
d'El-Mezeraa, au sud de Tébessa. II a pour mission de fouiller
le djebel Ergou et la vallée de l'oued Kecherid. Les fellaghas
se sont réfugiés dans un énorme masif montagneux, d'où il sera bien difficile de les déloger.
Le colonel de
Vismes n'hésite pas à demander un appui aérien pour
soutenir la progression de ses unitées héliportées
par le DIH. Engagés dans un dédalle de rocaille traître
à souhait, les légionnaires sont pris à partie par
des tirs d'armes automatiques. Toute la journée les rebelles résistent
malgré les passes des T6 qui mitraillent au plus près. et
les tirs d'artillerie sont parfois aussi dangereux pour les légionnaires
que pour les fellaghas. Les unités subissent des pertes sévères.
Enfin, à 16 heures, les légionnaires peuvent donner l'assaut.
II est violent et sans pitié. Les rebelles rompent le combat ;
dans le jour déclinant, une cinquantaine d'entre eux parvient
à s'enfuir par l'oued Hallail. Les compte-rendu arrivent au P.C
de l'opération : le lieutenant Mounier est mort, les Lieutenants
Montagnon et Dorr sont grièvement bIessés en tout, 15 tués
et 25 blessés qui attendent d'être évacués. Le lendemain, le ratissage de la zone permet de dénombrer 28
cadavres, 2 blessés, et de récupérer une trentaine
d'armes, quantité de munitions et de nombreux documents.

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