
Chaque
trou, chaque grotte sont visités soigneusement. En vain, le piton
ne recèle aucune trace suspecte. L'opération est démontée.
Le secteur de Guelma paraissant apaisé, le 2e REP continue son
périple et vagabonde de la plaine de Bône et ses avancées
du Tarf à La Calle, aux confins sahariens, un détour à
Tlemcen au début de l'année 1959, mais il revient toujours
à son terrain de chasse de prédilection : les Aurès.
De temps en temps, une remise en condition à la base et des activités
TAP, l'arrivée de renforts frais émoulus de Sidi-Bel-Abbès
ou de Saïda, l'occasion de régler des problèmes de
maintenance logistique, des sorties en rade de Stora...
On est loin de la frénésie opérationnelle du deuxième
trimestre 1958 sur le barrage. Néanmoins, le 23 juin 1959, le 2e
REP intercepte une bande dans les orangeraies des environs de Bône.
Le régiment tue 29 HLL et fait 10 prisonniers. II récupère
en outre un important matériel dont 3 postes radio AN/GRC 9. Mais
entre les accrochages, vers Batna, El-Kantara, Philippeville, ce sont les tâches ingrates où les résultats ne compensent
pas les fatigues qu'occasionnent une suite ininterrompue d'opérations
qui ont pour but la recherche des derniers reliquats rebelles encore implantés
dans la région mais qui refusent obstinément "le combat".
Tout
change au troisième trimestre 1959. Le 2e REP rejoint le reste
de la 25e DP engagée dans une longue série d'opérations
ayant pour objectif de nettoyer définitivement toutes les régions
d'Algérie, principalement la Kabylie berceau de la rébellion
et le Constantinois qui en est l'un des bastions. Sans cesse, les légionnaires-parachutistes
"droppent" le djebel a la poursuite de l'ennemi insaisissable.
Pendant
1 an, alors que la situation politique se dégrade, le 2e REP mène
une chasse impitoyable, décimant toutes les bandes et les rares
katibas se trouvant sur son-chemin. L'affaire des barricades a d'Alger au mois de janvier
1960 et la chute du "camp retranché" de Lagaillarde et Ortiz le 1er
février ont une conséquence
inattendue pour le régiment. Celui-ci se trouve renforcé
"involontairement" du Commando Alcazar
qui faisait aprtie des unités territoriales qui se sont rendues
au colonel Dufour, commandant le 1er REP. A la grande surprise de Darmuzaï
Gaulliste pur et dur qui commande le Régiment en l'absence du colonel
Lefort parti à Paris, le commandement impose
la présence du commando Alcazar qui, à défaut de
fléchir le général de Gaulle, veut "casser
du fell". En moins d'un mois, et quelques nuits passés sur
le terrain dans un environnement hostile, sans parler de la discipline
de la Légion, le "commando" se délite............
Le 11 février, le colonel Dufour vient en hélicoptère
à Chefka pour récupérer le docteur Jean-Claude Pérez
et Jean-Jacques Susini qui doivent être déférés
à la justice : malgré les accords survenus lors de la reddition
des barricades. Un mois plus tard, le commando est dissous.

Le 1er avril 1960, arrivé à la fin de son temps de commandement,
le colonel Lefort, qui deviendra plus tard "inspecteur de la Légion"
est remplacé par le tenant-colonel Darmuzaï, dit "petit
Pierre" à cause de sa petite taille. Pendant un an, le régiment
va vivre sous la règle de cet homme tatillon, complexé de
ne pas avoir grandi et d'être "seulement sorti de Saint -Maixent". Son expérience à la tête du
1er BEP Indochine
n'a pas laissé que des bons souvenirs aux anciens du bataillon.
Plus méfiant que confiant, il est plus redouté qu'aimé.
Sous son commandement, le 2e REP passe le printemps et l'été
1960 dans le secteur d'El-Milia, sillone les Aurès et fouille la
région de Khenchela, Tous ces noms sont familiers aux légionnaires-parachutistes ils y ont fait jadis du bilan, mais aujourd'hui règne
une certaine morosité.
Le 14 août débute l'opération Alexandrine. Agissant
sur des renseignements fiables, le 2e REP se déplace rapidement
en hélicoptère vers la forêt des Ouled-Ali pour surprendre
les rebelles dans leurs refuges les unités poursuivent à
pied, et achèvent le bouclage du secteur à 6 heures du matin.
Ne laissant pas le temps aux fellaghas de se ressaisir, le régiment
entame aussitôt le ratissage et débusque les premiers djounouds
qui refusent le contact. Néanmoins, les accrochages se multiplient
jusqu'à 18 heures, quand les fells, cherchent à s'évader
à la faveur de la nuit. Le 2ème REP qui compte un blessé,
reste maître du terrain. Le bilan fait apparaître 10 HLL tués
et 27 suspects arrétés. Plusieurs armes, dont une automatique,
tombent aux mains des légionnaires parachutistes. Est-ce le temps
est ce l'ambiance générale, le tribut payé en regard
des résultats ? Beaucoup d'anciens qui avaient survécu aux
viets et à leurs geôles trouvent la mort dans les djebels.
Hier Bourgin, aujourd'hui Planet et Lezzi, comme si une époque
était révolue. Heureusement il y a Cabiro, véritable
interface entre Darmuzaï et le reste du régiment ; "le
Cab" qui atténue les heurts, communique sa joie de vivre aux
légionnaires. Le 23 septembre, le régiment regagne le camp
Pehau pour une courte période de remise en condition il rejoint
Bou-Hammama où commence l'opération Ariège.
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Deux mois plus tard, le 2e REP opère dans le de Batna. En l'absence
de Darmuzaï, Cabs
1-2-3-4-6-7-8-9-10-11-12
|