L'année
1991 voit pour la première fois depuis 1945 l'irruption de la
guerre en Europe avec l'embrasement de l'ex-Yougoslavie
Au printemps 1992, les combats qui étaient confinés à
la Croatie s'étendent à la Bosnie voisine. Pour tenter
de désamorcer cette situation plus qu'explosive, l'ONU, par la
résolution 743, mandate une force internationale chargée
de veiller sur le cessez-le-feu entre Croates et Serbes, la FORPRONU.
Très vite, d'autres résolutions autoriseront l'accroissement
du volume de cette force qui sera également déployée
en Bosnie.
La
visite du président François Mitterrand à Sarajevo
en juin 1992 permet la mise en place d'un "pont aérien"
destiné à soulager la population. Mais le siège
n'est pas pour autant terminé. Sarajevo et sa banlieu verront
désormais les "Frenchbat" essayer tant bien que
mal, d'assurer des missions d'interposition ou d'escorte de convois
humanitaires au profit des populations sinistrées.
Bien souvent les Français, impuissants ne feront que compter
les coups. La mission est floue, les ripostes graduées mal adaptées
aux miliciens qui ne respectent que la force et multiplient les vexations
et les tirs d'intimidation les ordres contradictoires de l'ONU n'arrangent
rie.n
C'est dans ce contexte que le 13 décembre 1992, le 2e REP remplace
l'EMT du RICM a Saravejo.
Pour la première fois, les légionnaires troquent leur
béret vert pour le casque bleu
La
mission est délicate pour cette troupe de choc, entraînée
à manoeuvrer et à foncer. Ici c'est tout le contraire:
enterrés et engoncés dans d'épais gilets pare-éclats,
les hommes doivent apprendre à garder leur self-control face
aux provocations de toutes sortes, et subir sans broncher les tirs de
mortiers et le harcèlement de "snipers" qui agissent
dans une relative impunité... C'est cela une mission de l'ONU.
Les
légionnaires parachutistes la remplissent avec un sang-froid
exemplaire. Se sachant bien supérieurs aux miliciens de "tout poil"
qui occupent les lignes à Butmir et à
Illidza, de chaquecôté
de l'aéroport, ils se contentent souvent d'un sourire méprisant
en réponse à la balle qui vient de toucher le parapet
ou d'étoiler un pare brise.
Le légionnaire Mark Kay est blessé deux fois en moins
de trois mois. Le 16 janvier 1993, le bataillon est au complet sous les
ordres du colonel Poulet qui dispose des 1 Regiment Etranger d'Infanterie, et 4e compagnies renforcées d'éléments de la
CCS, du 17e RGP et du 14e RPCS. La mission principale est de tenir l'aéroport
et d'assurer des missions d'escorte lors de la distribution de l'aide
humanitaire. Une partie de la CEA rejoindra plus tard.
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