Mon
cadeau de Noël et de Nouvel An "Aux
Anciens-Repmans"
L'engagement.
(chapitre
3)
Marseille....
Quand on a mangé
son pognon
Ou brisé par un coup de cochon
Toute sa carrière
On prend ses souliers sur son dos
Et l'on file au fond d'un paquebot
Aux Légionnaires...".
(Chant traditionnel)
Nous
étions en plein hiver, et les quais de la gare Saint Jean à
Bordeaux étaient glacés. Le vent s'engouffrait de tous les
côtés dans la vielle gare ouverte à tous vents. Les
rares personnes présentes sur le quai de la gare avaient relevé
le col de leur manteaux et tentaient de se protéger du froid.
Philippe
et moi étions immobiles sur le quai, nous n'osions pas parler,
nous ne savions quoi dire dans cette circonstance L'émotion nous
étreignait, je tentais de paraître sur de moi mais l'angoisse
me séchait la bouche. Mes yeux étaient humides, quand à
lui, il arrivait à mieux se contrôler, mais je sentais que
son émotion était retenue à grand peine.
Le
train pour Toulouse arriva, Philippe me donna quelques paquets de cigarettes,
puis je montais dans le train. Mon premier réflexe fut d'ouvrir
la glace du wagon pour rester quelques instants de plus avec lui mais
le train s'ébranla. Il roulait à petite vitesse. Un moment,
je fus tenté de me précipiter dans le couloir pour le rejoindre,
mais le destin m'emportait vers une autre vie que j'avais choisie.
J'étais
en route pour Toulouse afin de m'engager dans la Légion Etrangère
Louis-Philippe
roi des Français
A tous presents et a venir, Salut.
Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit.
Article 1er Il pourra etre formé a l’interieur du royaume
une legion d’etrangers, mais elle ne poura etre employee que hors
du territoire du royaume.
Cette légion prendra le nom de "Légion Etrangère"
Donné a Paris, au palais Royal le 9 mars 1831.
Par
le Roi
Le Ministre d’Etat de la Guerre
Maréchal duc de Dalmatie
Le
hasard avait voulu que la Légion et moi comme un signe du destin, nous
avions déjà crapahuté ensemble.
Quelques mois auparavant je venais de terminer mon service militaire de
deux ans en Algérie. Deux ans perdus dans une cuvette au 1er Chasseur
d'Afrique le régiment disciplinaire de l'Oranais.
Ma carrière militaire avait mal commençé. Ce n'était
pas le hasard qui nous avait valu l'honneur d'appartenir a un régiment
disciplinaire.
Le camp du 1er chasseur d'Afrque était situé a Nouvion a
90 kilomêtres d'Oran et a une cinquantaine de kilomètres
de Mostaganem.
Une immense étendue désertique ou nous campions dans des tentes
et des baraques préfabriquées,sous un soleil de plomb.
Le logement était plus que sommaire, spartiate..
Les baraquements préfabriqués qui ne tenaient plus debout
avaient servi quelques années auparavant, vers les années
5O, de dortoirs pour les légionnaires en partance vers l'indochine.
Des
inscriptions en Allemand ornaient les murs, et cela m'avait frappé.
Ou que ce soit la Légion la ou elle a servi laisse toujours des
traces, pour perpétuer le souvenir.
Nous passions nos journées a faire du mauvais esprit et a nos planquer
pour ne pas efectuer de travail. J'étais un des meneurs et était
passé maitre dans l'art de se défiler pour éviter
toute corvée. Faire semblant d'être toujours occupé
alors que je passais mon temps a gueuler la "quille, bordel"
Le régiment qui comptait environ deux cent vehicules composé
d'auto mitrailleuses "Ferret", et d'half-tracks, était
chargé a l'époque de rapatrier les vehicules du Sahara vers
Mers el Kébir et de servir d'escorte, aux régiments dissous
vers la métropole.
A ce titre nous faisions de longues cavalcades et protection de convois
vers le Sahara, Colomb Bechar, Reggane, Hassi-Messaoud.
A l'occasion de ces escortes je fis connaissance avec la Légion
et les hommes du 2eme Régiment Etranger d'infanterie, et du quatrième,
qui
étaient dissous.
Nos contacts avec les légionnaires au teint tanné, comme
des lézards, a la tenue toujours immaculée, tranchait, avec
notre tenue négligée. Nous avions du respect pour ces hommes
qui stationnaient depuis des années dans le désert. Ce fut
en dehors des inscriptins qui ornaient les murs de nos baraquements,
le
deuxieme contact prémonitoire que j'eus avec la légion.
Le troisième eut lieu a l'hôpital militaire d'Oran ou j'étais
hospitalisé 1 mois lors d'un abcés au foie, attrapé
avec la merde que l'on nous donnait a bouffer. Mon voisin de lit était
un légionnaire du 2eme Etranger de Parachutistes (tiens,tiens,) hospitalisé
pour les mêmes raisons.
Da Silva était Portugais, je lui posais toujours des questions sur
lui même sur la légion, je voulais savoir… Da Silva répondait
rarement, occupé a vider ses canettes de biere qu'il commandait
en douce par caisse, soigneusement rangée sous le lit. Nous passames
1 mois ensemble, a deviser, a faire la chasse aux cafards, aux morpions,
et
aux punaises, qui avaient pris pension de notre grabat…..
Aux hasard de ces rencontres la Légion ne m'était donc pas
tout a fait inconnue, comme si le destin m'avait préparé
a rejoindre un jour ce corps d'élite.
Le temps passa vite et je me retrouvais bientôt à Toulouse,
sur un autre quai semblable à celui de Bordeaux, aussi froid et
aussi impersonnel.
Je demandais un taxi pour la caserne Niel, et le poste d'engagement Légion.
Je pris rapidement un petit noir et un rhum à la fois pour me réchauffer
et me donner du courage devant la bâtisse, et je me décidais
finalement à pénétrer dans l'enceinte militaire.
- le poste d'information Légion?
- Laissez moi vos papiers d'identité, une sentinelle va vous accompagner.
- Je n'ai plus de papiers.
- Cela ne fait rien, suivez moi!"
Nous nous rendimes vers un petit poste noyé dans la brume qui recouvrait
la caserne, la sentinelle frappa à la porte et au bout d'un temps
qui me parut fort long un Légionnaire vint m'ouvrir.
- c'est un candidat?.
- Oui caporal chef, son ton était emprunt de respect.
- Fais le attendre.
Je me retrouvais dans un couloir où étaient accrochés
des dizaine de photos Légion, fanions souvenirs, sculptures, affiches.
Le caporal-chef voyant que je grelottais hurla à la cantonade:
- apporte lui une soupe et un quignon de pain!.
- Tu as des clopes?
- Non Monsieur
- Appelle moi caporal chef. Repose toi dans la deuxième chambre
au fond du couloir, on viendra te chercher.
Arrivé dans la chambre muni de ma gamelle fumante, je découvris
une pièce où s'enchevêtraient des châlits superposés
par trois. Une odeur de fumée et de grésil empestait la
pièce.
Une dizaine d'engagés volontaires somnolaient, se levant de temps
en temps pour fumer une clope. La crasse et la fumée empestaient
l'atmosphère.
La plupart étaient des Espagnols ou des Portugais.
L'un d'eux s'adressa à moi.
- Tou es Français, tou t'é engagé.
Je n'eus pas le temps de répondre car le caporal chef revint:
- "L'adjudant veux te voir".
Le couloir, quelques pas, toujours les photos accrochées au mur
et l'adjudant qui me reçoit dans un vaste bureau:
- On t'a donné à manger?
- Oui mon adjudant
- Tu désire t'engager?
- Tu sais que pendant cinq années au minimum tu ne reverras plus
la vie civile. Nous n'aimons pas beaucoup les Français à
la Légion généralement, ils ne tiennent pas le coup,
mauvais soldats, que des emmerdements avec eux, tous des déserteurs.
- Je tiendrai le coup mon adjudant.
Alors c'est ton choix, je t'aurai prévenu, on va te faire pisser
des lames de rasoir.
Le droit a l’anonymat fait partie des traditions de la Légion qui
edicte elle-même ses propres règles. Tout candidat légionnaire
est libre de declarer l’identité qui lui convient cette nouvelle
identité lui sert de refuge, et d’anonymat. Les engagés
francais servent donc a titre etrnger sous uen identité belge ou
monegasque et servent donc a titre etranger.
Le texte qui sert de reference est celui-çi :
"En l’absence de pieces,
l’etrranger sera envoyé devant
l’officier general si l’engagement peut etre recu"
Article 7 de l’ordonnance de Louis-Philippe. Depuis 1831 la Légion
Etrangère poursuit la "tradition"…
-
Nom et prénom de ton père, date de naissance, tu peux raconter
ce que tu veux, je m'en bats les couilles, de toute façon dans
quelques jours nous saurons tout de toi, y compris les filles que tu as
baisé, et le nombre de cigarettes que tu fumes quotidiennement...."
Suivit un interrogatoire des plus rudimentaires, puis l'adjudant me dit:
- Nous allons à présent changer ton identité.
Attrape l'annuaire téléphonique, trouve moi la lettre R...,
j'ouvris l'annuaire
- Quel est le premier nom qui figure sur la page du haut?
- Rosi, mon adjudant
- tu t'appelleras donc Rosi. As tu une préférence pour le
prénom?
- Guy, comme mon père, mon adjudant
- Tu t'appelleras donc Rosi Guy, né le 27 9 1943 à Monte-Carlo,
13 Avenue de la Reine Victoria, tu es dorénavant de nationalité
Monégasque. Ton matricule est le No 141578, ne l'oublie jamais.
Tes papiers d'identité avec ton nouveau nom seront prêts
dans un quart d'heure. A présent tu peux rejoindre tes camarades".
En quelques minutes je venais de changer d'identité, il allait
falloir que je m'habitue à mon nouveau nom et à mon matricule.
Dans le couloir, puis dans la chambre je répétais, Rosi
Guy, Rosi Guy, pendant des heures afin de m'imprégner de ma nouvelle
identité.
Ce
n'est pas facile de changer en quelques minutes d'identité. J'ai
beau essayer de me souvenir de ma nouvelle date de naissance et de mon
matricule je les oublie constamment, je les ai donc marqué sur
un petit bout de papier.
De retour dans la chambrée je discute en Espagnol avec mes camarades
et je m'aperçois que l'adjudant Allemand qui m'a interrogé,
n'est pas plus tendre avec les Espagnols qu'avec les Français.
Deux Espagnols qui m'ont précédé ont été
affublés de noms d'emprunt réservés à ce jour
à la charcuterie Espagnole.
Le premier s'appelle Rabugo Juan.
Le deuxième Serrano José.
Qui sont les deux appellations les plus connues de deux qualités
de jambon au delà des Pyrénées.
L'adjudant avait un peu poussé sur le Pernod ce soir là.....
Pendant
les trois jours passé à Toulouse j'ai appris ce que c'était
que les corvées, je suis devenu une parfaite petite ménagère,
muni d'un chiffon, ou d'un pinceau, j'astique et je repeins à longueur
de journées.
A l'aube du troisième jour le départ pour Marseille fut
annoncé. Wickman le caporal chef devait nous escorter en train
vers Marseille et le lugubre Fort Saint Nicolas dans la rade de Marseille
Des effets nous furent distribués. Un treillis, une grande capote
qui nous tombait jusqu'en bas des pieds, un béret sous lequel se
seraient abrités une demi-douzaine de Napolitains, et une musette
dans laquelle émergeaient des bouteilles de vin achetées
grâce à la complicité de Wickman.
Dans cette tenue Franco, Rabugo, Serrano et la "smala" ressemblaient
à tout sauf à des Légionnaires. Notre accoutrement
était plus apparenté aux forçats embarquant sur le
quai de la Joliette direction Cayenne, qu'à des militaires.
Arrivés à la gare, sur notre passage, les gens s'écartaient
ne sachant à quels individus ils avaient à faire. Nous leur
faisions peur
Le voyage s'effectua convenablement pendant huit heures. Le train s'arrêtait
à chaque station Invariablement Wickman descendait, pour aller
chercher de nouvelles bouteilles de pinard, puis celui-ci avalé,
nous attendions de refaire le plein en attendant la nouvelle station,
tout en saucissonnant les quelques victuailles que l'on nous avait chichement
distribué.
Dans les derniers kilomètres, Wickman ivre, somnolait en ronflant
ce qui nous permit de récupérer un peu.
Rabugo
et Serrano profitant du sommeil de Wickman l'avaient délesté
du reste de son pognon. Elevés à Barcelone dans le "Barrio-Chino"
le quartier des voleurs, ils avaient appris à l'école des
gitans, la dextérité nécessaire pour détrousser
leurs semblables. Dès leur plus jeune âge les vieux gitans
leur avaient appris sur un mannequin muni de clochettes la dextérité
nécessaire pour soulager les billets avec toute l'impunité
requise....
La
"smala" se regroupa à la gare Saint Charles, et attendu
par un camion militaire, nous nous dirigeâmes vers le bas Fort Saint
Nicolas.
A l'entrée, en grande tenue de parade, un Légionnaire levait
et baissait une barrière.
A quelques dizaines de mètres de lui discrètement cinq ou
six Anciens Légionnaires en civil dépenaillés, la
gamelle et le litron de vin à la main attendaient qu'on leur distribuât
gratuitement les restes des cuisines.
Sinistre présage du retour à la vie civile..... et de la
clochardisation ....
Le
Fort Saint-Jean de sinistre mémoire était planté
à l'entrée de la rade, faisant face à la mer, défendu
par d'imposantes murailles d'une vingtaine de mètres excluant toute
tentative d'évasion dès que l'on en avait franchi le porche.
A l'intérieur une cour carrée grouillante d'engagés,
peut être deux cents, conversant dans toutes les langues du monde.
"La cour des miracles"
On
y trouve des copains de partout
Y en a d’Vienne, y en a d’Montretout
Pas ordinaires
Des aristos et des marlous
Qui se sont donné rendez-vous
Aux légionnaires
(chant de tradition)
Un
ramassis de vagabonds, de voleurs de poules, de braqueurs, de souteneurs,
de réfugiés, d'apatrides, de coureurs d'aventures, enveloppés
eux aussi dans leurs redingotes pendantes jusqu'aux mollets, col relevé
pour se protéger du mistral qui soufflait fort et du froid qui
nous brûlait la peau.
Je fis mes premiers pas au milieu de ce caravansérail.
L'agitation était à son comble, chacun vendait ses derniers
souvenirs, les montres changeaient de poignet, les médailles ou
les gourmettes étaient échangées contre une bière
ou un sandwich, tout ce qui était monnayable servait de bourse
d'échange.
La confusion était totale, rassemblés par nationalités,
tout le monde hurlait fort, s'invectivait, le brouhaha était total...
Y
a des avocats,des medecins
Des juges des marquis des roussins
D’anciens notaires
Même des curés quisans façons
Baptisent le bon Dieu sacrés d’nom
Aux légionnaires.
(chant de tradition)
De
temps en temps, l'encadrement procédait à des appels. Comme
personne ne se souvenait de sa nouvelle identité, cela durait des
heures. Le tabac commençait à manquer. Pour fumer, il n'y
avait qu'une technique que j'appris rapidement, repérer un sous
officier qui fumait, le suivre, et plonger vers le sol pour ramasser le
mégot, avant qu'un autre eut la même idée....
On apprend vite.
«
apportez-nous cargos l’amère nicotine
Que notre faim préfère au pain quotidien
Car le poison subtil a tissé des liens
Qui retiennent captifs nos sens et nos rétines
Je conçois la cité fraternelle et superbe
Ou les clochards sont rois, Césars les mendigots
Qui, moineaux de Paris picorent les mégots »
(Poème
du Légionnaire Arthur Nicollet)
L'heure
de la gamelle étant arrivée, tout le monde se précipitait
vers le réfectoire. Certains n'avaient pas mangé depuis
plusieurs jours, et c'était une véritable course à
qui mieux mieux pour être servi le premier. D'immenses plats d'une
mixture infâme que l'on aurait donné à des porcs,
nous étaient distribués. La soupe aux cochons...
Comme s'il s'agissait de leur survie, les plus affamés se précipitaient
dessus, se saisissaient du plat, et mangeant avec les mains, vidaient
la gamelle, avalant leur portion et la portion des autres.... qui regardaient
la gamelle vide.
L'estomac dans les talons, il ne restait plus qu'à attendre le
prochain "rata", en espérant manger la prochaine fois,
et couper sa faim en ramassant les éternels mégots.
Je m'étais lié d'amitié en quelques heures avec un
colosse Yougoslave qui m'avait expliqué avoir franchi illégalement
cinq ou six frontières, fuyant le régime de "Tito"
qui le persécutait car il était Monténégrin.
Le partage de quelques mégots avait scellé notre amitié.
Radovanovic m'expliqua qu'au prochain repas il se chargerait de la gamelle:
- Laisse moi faire me dit il.
Les Espagnols et les Portugais allaient avoir du souci avec Radovanovic.
Affamé
depuis trois jours comme je l'étais moi même Rado patienta
jusqu'au prochain repas. Celui ci nous fut servi vers 11h30 comme d'habitude,
Rado attendit calmement le plat, et alors qu'un Espagnol se précipitait
vers celui ci, Rado sortit une lame de je ne sais où, et la planta
à la vitesse de l'éclair sur la main qui tentait de s'emparer
du plat. La main resta clouée sur la table, traversée de
part en part par le couteau de Rado, tandis que l'Espingouin hurlait à
la mort et qu'un attroupement commençait à se former à
notre table. Alors que ses correligioniaires l'emmenaient vers l'infirmerie,
qui en avait vu d'autres, Rado et moi nous éloignâmes du
réfectoire munis de notre pitance, que nous allâmes déguster
sur les remparts.
Ce fut un véritable festin.. Désormais c'était à
nous de bâfrer, et de remplir nos estomacs vides. Dorénavant
tout le monde aurait peur de la lame de Rado, ce qui nous autorisait à
croire que désormais nous pourrions manger normalement notre part
... et la part... des autres.
Le métier de la démerde commençait à rentrer.
J'apprenais peu à peu.
Le soir Rado et moi avant l'extinction des feux, nous isolions tous les
deux sur les remparts pour ne pas être dérangés par
les autres.
Dans un "charabia" de Français nous discutions tous les
deux en laissant errer notre regard sur la mer, et sur Marseille endormie
qui scintillait de mille feux. Marseille était encore à
notre portée, mais nous étions déjà dans un
autre monde hors de portée du monde des civils, des commerces,
des néons, des tramways, et de l'agitation grouillante du "vieux
port".
Sur notre droite, Notre Dame de la Garde, au loin le château d'If,
le Port de la Joliette, les quais, et les bateaux qui passaient devant
le port, à nos pieds, le Sidi Mabrouk, l'El Djezaîr, le Ville
d'Alger, le Ville D'oran, qui faisaient les liaisons avec la Corse et
l'Algérie nos futures destinations.
La Corse pour l'instruction.
L'Algérie pour la mutation définitive dans un Régiment.
On
vit au pays des Bicots
La ou c’qu’il y a des bourricots
Des vieilles mouquères
En France on ferait bien trop d’pétard
Et l’bourgeois a peur du cafard
Du Légionnaire
(chant de tradition)
"Le légionnaire a volontairement choisi son métier, tantôt
comme idéal, tantôt comme un refuge contre la vie hostile. Amers désabuses,
accables de chagrin, ceux-ci entrent a la Trappe, ceux la a la Légion.
Il n’a plus rien a perdre, qu’une
vie a laquelle souvent il ne tient même pas.
Les desespérés ont toujours su partout se créer une
nouvelle noblesse".
Ce sont des hommes sans notion de ce que c’est que le temps.
Ils
ont oublié le passe et ils ne pensent pas au futur : seul compte
pour eux le présent (Patacky ancien legionnaire)
L'heure d'aller "à confesse" allait arriver..
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