assertion
n'est pas crédible. En effet et même s'il existait
bien à Diên Biên Phu, des déserteurs,
il apparaît comme cela a été vu précédemment,
que leur nombre n'était pas aussi important qu'on ait pu
le dire. Il reste enfin le cas de la garnison d'Isabelle. Pourquoi
donc de Castries n'a t-il pas utilisé cette force au profit
de la position principale. Pourquoi n'a t'il pas permis à
son chef, le colonel Lalande de décrocher et de rompre l'encerclement
alors qu'il en était encore temps ? La question reste posée.
Bataille
terrestre, Diên Biên Phu a été aussi le
théâtre d'une intense activité aérienne8.
Pour ravitailler le camp assiégé et lui fournir un
appui aérien, le commandement de l'Air sous les ordres du
général Dechaux a mobilisé tous les moyens
dont il disposait, ceux de l'armée de l'Air à savoir
deux groupes de chasse sur Bearcat (I/22, II/22), deux groupes de
bombardement sur B-26 Invader, une centaine de Dakota,
une vingtaine de C 119 et ceux de l'Aéronavale soit une flottille
sur Privateer (28F) et le groupe aérien du porte-avions Arromanches.
Ce sont donc des moyens conséquents que les forces aériennes
ont aligné pour la bataille. Ces forces toutefois ont été
insuffisantes au regard des servitudes qui pesaient sur elles. La
première de ces servitudes a été la distance
de l'ordre de 300 kilomètres entre Hanoi
et Diên Biên Phu9. Or si cette distance était
acceptable dans l'éventualité d'une bataille courte
et en l'absence de toute artillerie anti-aérienne, celle-ci
est devenu un sérieux handicap dès lors que la confrontation
s'est prolongée et que l'adversaire a mis en oeuvre une DCA
moderne et nombreuse. La seconde a été la météorologie
laquelle s'est souvent révélée mauvaise au
dessus du camp retranché. La troisième enfin a été
constituée par la nature du terrain montagneux et accidenté
qui contraignait les équipages à voler à haute
altitude.
Mais le problème le plus sérieux auquel ont été
confrontées les forces aériennes a sans nul doute
été la DCA de l'adversaire laquelle a prélevé
un lourd tribut notamment sur les avions de transport10. Bien camouflée,
nombreuse et bien servie, celle-ci en dépit des efforts soutenus
de l'aviation d'appui et de bombardement, a atteint l'objectif que
ses chefs lui avaient assigné, à savoir interdire
l'espace aérien et empêcher
l'aviation de ravitailler efficace camp retranché"
La
défaite de Diên Biên Phu été très
lourde de conséquen les forces armées françaises.
estimant dès le début l'impor cette bataille qui pour
lui n'av, caractère local, Navarre a c à un des plus
gros désastre que la France ait eu à subir siècle.
Ce désastre accéléra la guerre d'Indochine.
Apr Biên Phu, il était en effet ilh poursuivre la lutte
au Tonkinl' avec le concours de l'aviation de la marine, le corps
expédi aurait pu sauver Haiphor aurait-il pu défendre
tout ainsi qu'Hanoi ? On peut er. En sacrifiant dans une cil) bataillons
dont 1 l d'élite, deux d'artillerie et une batteri que Giap
n'avait mobilisé c de ses réguliers, le comma réduisait
considérablement se de défendre la moindre pal territoire
tonkinois encore contrôle.
Les auteurs tiennent à rer particulièrement MM. Clermont,
peintre de l'Armé l'Armée de l'Air, Eric Deroo, Legoubé,
Alfred Martinais, A de Filippi, Maurice Proust, I Gérard.
Merci également au ca] Messager, rédacteur en chef
blanc, pour sa disponibilité.
6 Dont 1 500 tonnes de munition constitué de 30 000 obus
de 105 et 100 000 d'un calibre moindre, 8 000 tonnes de fournitures
diverses, 4 500 de pétrole, 2 250 tonnes d'aliment. A ce
dernier chiffre, il faut ajouter le riz destiné au porteur.
En sachant que « pour amener un kilo de riz aux sur le front,
il fallait en consommer quatre pendant le transport », le
chiffre du tonnage transporté devient réellement impressionnant.
7 4 306 combattants seront parachutés sur Diên Biên
Phu entre le 14 mars et le 6 mai soit un chiffre nettement inférieur
à celui des pertes sui s'élèvent entre ces
deux dates, à près de 1 500 tués et 4 000 blessés.
Il est à noter que parmi ces parachutiste figuraient 709
volontaires non b,
8 L'aviation d'Indochine a effectué pendant la bataille plus
de 10 000 sorties, dont 6 700 pour le transport. Les 3 669 autres
sorties ont cons des missions d'appui tactique.
9 Alors que seulement 200 kilomètres séparés
Hanoi de la base aéroportée de Hasan.
10 Ainsi les Dakota ont particulièrement souffert. Lents,
contraints d'effectuer au moins quatre passages pour larguer leur
cargaison et ce i de 1 300 mètres d'altitude pour ne pas
trop perdre en précision, tout en suivant un cap et une vitesse
constants, les Dakota ont constitué canonniers adverses,
des cibles de tout premier choix. Tout type d'avions confondus,
les forces aériennes pendant la bataille de Diên-Biên-1
perdu 62 appareils dont 48 abattus en vol et 14 détruits
au sol. 167 avions ont d'autre part été endommagés
par la DCA.
11 Notons toutefois qu'en dépit de cette DCA, 80% des colis
parachutés sur le camp retranché parvenaient à
destination.
12 Ce d'autant plus que peu de temps après, en centre-Annam,
l'armée française subissait un autre revers en perdant
le Groupe Mobile 100.
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