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560 parachutistes. Giap réagit a vigueur : dès le
23, la division 316 et le régiment 148 sont présents
sur les crêtes environnantes.
Le
GM9 doit relever les parachutistes à Diên Biên
Phu. Commandé par le colonel Gaucher, il comporte deux bataillons
de sa 13e DBLE (I et III), le III/ 3e Régiment de Tirailleurs
Algériens (RTA) et le 3/ I O' Régiment d' Artillerie
Coloniale (RAC). Le ler BEP et le 8e choc doivent rester sur place
pour mener des opérations sur les arrièresennemis.
Le 8 décmbre, le colonel de Castries remplace le général
Gilles comme commandant de la garnison. Le 10, une compagnie commandée
par le sergent Blanc est assiégée à Muong Pon,
à 18 kilomètres à peine de Diên Biên
Phû. Les parachutistes reçoivent l'ordre de porter
secours aux partisans mais arrivent trop tard et se trouvent à
leur tour en grand danger. Le colonel Langlais donne le signal du
départ avec le 1e BEP en arrière-garde. En tête,
le 8e choc progresse sans difficultés mais le 5e BPVN tombe
dans une gigantesque embuscade. Les combattants sont si proches
les uns des autres que les bidons de napalm de l'aviation tombent
indistinctement sur les Viêts et sur les parachutistes qui
réussissent cependant à se dégager. Les légionnaires,
eux aussi durement accrochés, perdent 28 tués et 24
blessés.
Les
sorties coûteuses tentées les mois suivants confirment
l'ampleur du dispositif ennemi qui se renforce.
Mais
Diên Biên Phu reste encore un élément
parni d'autres dans les plans de Giap et de Navarre. Le premier
fait de nouveaux porter son effort au Laos. Tha Khek est abandonnée
sans combattre. Le 2e BEP rejoint la base aéroterrestre de
Sénm le 27 décembre. Avec le soutien du 1 BPC, il
écarte la menace ennemie et réoccupe Tha Khek sans
opposition.
La
division 308 poursuit son avancée sur Luang Prabang. La capitale
du Laos est rapidement renforcée par les Français.
Le II/3` REI est engagé en pointe d'une opération
dirigée vers Kuong Khouei.
Le 31 janvier 1951, les légionnaires doivent revenir sur
leurs pas sous la pression de trois bataillons de réguliers
ennemis. A la nuit tombée le commandant Cabaribère
décide d'emprunter un ravin vers l'ouest pour échapper
à l'encerclement. Lorsque le bataillon échappe enfin
à l'étreinte ennemie, 9 officiers, 26 sous-officie
et 252 légionnaires sont tués ou portés disparus.
Fait prisonnier, le commandant Cabaribère s'échappera
cinq jours plus tard.
Après
cette action destinée à fixer les réserves
françaises, Giap dirige la division 308 sur Diên Biên
Phu dont la garnison se renforce. Le 27 décembre l'investissement
du camp retranché est effectif. Avec les parachutistes ,
les légionnaires seront l'âme de résistance.
1 500 des 4 000 morts au combat et 4 000 des 7 000 prisonniers appartiendront
à la Légion.
Tous
sont épuisés et affamés, plus de la moitié
blessés.
En
avril, le IV/2' REI tente de prendre le col de Mang Yang devant
Pleïku, dans la zone des Hauts Plateaux qui contrôle
l'accès au Sud-Viêtnam. Opposé à des
forces supérieures en nombre, il rompt le combat après
plusieurs heures de lutte. Quatre jours plus tard, les légionnaires
font une nouvelle tentative avec le soutien des goumiers et des
chars. La colonne est tombée dans une embuscade et se défend
avec acharnement et repousse l'ennemi qui laisse plus de 150 cadavres
sur le terrain. 23 légionnaires sont tombés ainsi
qu' une centaine de blessés.
Le
21 avril, trois compagnies du II/3` REI quittent Ban Yen Nhan. Au
matin, les légionnaires tombent dans une embuscade à
l'entrée du village de Nhac Loc. L'ennemi engage deux bataillons
d'infanterie et un lourd. Le commandant Cabaribères conserve
le commandement de son poste malgré une blessure avant d'être
tué par un éclat d'obus. La 5ème cie accourt
à la rescousse depuis la citadelle de Ban Yen Nhan pourtant
soumise à un fort bombardement. Son arrivée surprend
l'ennemi qui décroche. Les pertes sont lourdes avec 33 tués,
dont 3 officiers, 68 blessés et 40 disparus.
Après
sa victoire à Diên Biên Phu, Giap tente de pousser
son avantage dans le delta du Tonkin mais le Corps Expéditionnaire
resserre son dispositif et lui inflige des pertes sévères.
Des combats furieux se déroulent également dans tout
le reste de la péninsule. Les unités de la Légion
combattent partout avec détermination malgré des unités
affaiblies par le parachutages de volontaires sur Diên Biên
Phu.
De nouveaux légionnaires arrivent sans cesse pour reconstituer
les unités.
Le
25 mai, le 3ème BEP arrive à Haiphong et prend rapidement
le numéro 2.
Mais
le gouvernement français renonce à un combat qui laisse
indifférent l'opinion publique
Le 21 juillet 195, l'armistice est signé à Genève.
Il entérine un partage du pays au niveau du 18' parallèle.
Les prisonniers reviennent progressivement, peu nombreux. Le III/
13` DBLE construit un monument « à nos morts »
au cimetière tonkinois de Nam Phat. Il est inauguré
dans la nuit par les représentants de tous les corps du Tonkin.
Une garde d'honneur va rester
sur place en permanence jusqu'au moment du départ.
Le 5ème REI quitte Hanoï dans les derniers en franchissant
le pont Doumer. Il stationne ensuite près de Saïgon
pendant que les autres unités quittent une à une la
péninsule pour regagner l'Afrique du Nord. Il sera le dernier
à partir, le 28 avril 1956. Une campagne meurtrière.
La guerre d'Indochine reste la plus meurtrière de toutes
celles où la Légion étrangère s'est
trouvée engagée avec plus de 11000 tués et
disparus soit près de la moitié des pertes de la Légion
hors métropole dans toute son histoire. Cela représente
également près d'un cinquième des pertes totales
du Corps Expéditionnaire hors unités indochinoises.
Une défaite, de lourdes pertes, et pourtant une Légion
étrangère qui n'a pas démérité
! Composées d'un grand nombre de vétérans allemands,
aguerris sur les champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale,
ses unités font preuve d'une grande solidité, recevant
toutes de nombreuses citations et décorations.
Pendant la première partie du conflit elles s'usent dans
une suite sans fin de petits accrochages contre un ennemi fluide
et fuyant qui refuse le combat de front sauf à détenir
une écrasante supériorité numérique.
Ses pertes sont aggravées par un climat et un terrain difficile
mais aussi par les insuffisances criantes en matériel qui
touchent l'ensemble du corps expéditionnaire.
La
Légion Etrangère reste pour le gouvernement français
une troupe "consommable" a moindre coût politique
et qui aura eu le mérite d'éviter le recours aux"
militaires du contingent appelés "
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