Une
saison en enfer !
IL EST DE COUTUME APRÈS LES GRANDS DÉSASTRES MILITAIRES
DE CHERCHER DES RESPONSABLES AUTANT PARMI LES ÉTATS-MAJORS
QUE PARMI LES EXÉCUTANTS.
LA BATAILLE DE DIÊN BIÊN PHU NE DÉROGE PAS À
CETTE RÈGLE ET UNE DES PREMIÈRES QUESTIONS QUI SE
POSÈRENT APRÈS LA CHUTE DU CAMP RETRANCHÉ FUT
CELLE DE SAVOIR POURQUOI DONC L'ARMÉE FRANÇAISE ÉTAIT
ALLÉE S'ENFERMER DANS UNE CUVETTE PERDUE AUX CONFINS DU TONKIN
ET DU LAOS.
Un choix stratégique et tactique contestable
Lorsque le général Henri Navarre prend son commandement
le 8 mai 1953, il a pour mission aussi délicate qu'imprécise
de trouver le moyen de permettre à la France d'engager des
négociations avec le Viêt-Minh, dans des conditions
qui soient favorables, et ceci sans renforcement significatif de
son potentiel militaire.
Avec la brusque disparition de la personnalité charismatique
du général de Lattre de Tassigny en janvier 1952 et
l'échec de la stratégie de reconquête entamée
à Hoa Binh l'idée s'était en effet développée
parmi les responsables politiques français que la guerre
d'Indochine ne pouvait plus être gagnée par les armes
et qu'il convenait désormais de rechercher une porte de sortie
honorable.
Navarre, issu de l'Arme blindée cavalerie, ne connaît
rien au contexte indochinois. Il n'a pas brigué le poste
de commandant en chef et s'est fait forcer la main par le président
du conseil René Meyer, soucieux de choisir pour succéder
au général Salan un homme neuf, qui plus est réputé
pour son intelligence.
Après un tour d'horizon, le nouveau commandant en chef s'est
attelé à la mise au point d'un plan d'action visant
à "une victoire militaire complète ou tout au
moins un affaiblissement suffisant de l'adversaire pour l'amener
â des négociations et a des conditions
favorables pour nous.
Ce
plan repose sur un développement accéléré
des armées des Etats associés qui seul pourra permettre
de dégager les effectifs nécessaires pour constituer
un corps de bataille que la métropole ne peut accorder. En
fait, Navarre aspire a éviter éviter l'affrontement
avec les divisions viêtminh pour la campagne1953-1954 afin
de gagner le temps nécesaire pour se préparer à
combattre en position de force son adversaire lors de la campagne
suivante.
CHRISTIAN
MARIE FERDINAND DE LA CROIX DE CASTRIES
Né à Paris en 1902. Engagé volontaire au 14e
régiment de chasseurs en 1921, il intègre l'école
de Saumur en 1925 lieutenant en 1926 et lieutenant en 1929, Christian
de Castries sert successivement au 12e et 11e Cuirassiers puis dans
les régiments de hussards.
Après
la campagne 1939-40 menée au 15e GRCA et au 16e GRDI où
il est blessé le 13 mai et capturé, le lieutenant
de Castries s'évade et rejoint le 8e Dragon peu après
avoir été nommé capitaine en 1941. A disposition
des troupes du Maroc, en 1944, il sert au 3ème Spahis marocain,
sous les ordres du colonel Navarre. le 19 juillet 1944 à
Peggilousi en Italie.
Nommé
chef d'escadrons le 17 septembre 1945, il est désigné
pour l'Extrême -Orient en septembre 1946. Il Commande le régiment
de marche de spahis marocains d'Extrême-Orient en 1947. Deux
séjours en Indochine à compter de décembre
1950 où il prend le commandement du Groupement des tabors
marocains, blessé le 16 janvier 1951 à Vinh Yên.
Commandant
le groupe mobile n°1 à partir du le"1er novembre
1951. Rapatrié en juillet 1952, il repart pour l'Indochine
en août 1953 où il prend le commandement de la 3e division
militaire. Il Prend le commandement du camp retranché de
Diên Biên Phu.
Prisonnier le 8 mai 1954, libéré le 4 septembre. Après
avoir commandé les éléments de la 5e DB stationné
en Allemagne,il fait valoir ses droits à la retraite par
anticipation en 1959.
Castries, à sa sortie de captivité s'est enfermé
quant à l'affaire de Diên Biên Phu dans un mutisme
dont il ne s 'est jamis départi.
Il est décédé à Paris en 1991.
Les projets français inquiètent fortement le Politburo
vietnamien qui a eu connaissance du Plan Navarre via les services
de renseignements Chinois et qui tient absolument à contrecarrer
Giap ne dispose de son coté que de
deux alternatives stratégiques : attaquer à nouveau
le delta, ou renouveler l'offensive contre le Haut Laos. Une intervention
préventive du corps expéditionnaire dans le sud du
delta, qui met à mal la division 320, achève de le
dissuader d'affronter une seconde fois les forces françaises
sur ce terrain d'opération.
Le
19 novembre 1953, lors d'une conférence à Thaï
Nguyen, décision est prise d'axer de nouveau l'effort militaire
principal sur le Nord-Ouest tonkinois, en espérant attirer
l'adversaire dans la cuvette de Diên Biên Phu. Un plan
« Hiver-printemps 1953-54 » est ainsi élaboré,
qui prévoit d'attaquer le hérisson de Laichau et le
Nord Laos pour isoler Diên Biên Phu, ainsi que de réaliser
au nord du Cambodge et dans le Moyen et Sud Laos des actions de
moindre
envergure depuis le théâtre d'opération secondaire
du Sud Annam, afin de disperser les forces françaises. Giap
conçoit désormais pour la première fois un
plan de bataille à l'échelle de toute l'Indochine.
Côté français, la réoccupation de Diên
Biên Phu, envisagée dès novembre 1952, avait
été préconisée par Salan dans une note
remise au ministre des Etats associés Letourneau le 25 mai
1953 et connue sous le terme de « testament militaire ».
Outre le caractère stratégique de la cuvette qui ouvre
les portes du Haut Laos depuis les montagnes du Nord Vietnam, l'affaire
avait un aspect politique non négligeable, la région
étant le berceau de la fédération thaï
de Déo Van Long, qui combat aux côtés de la
France contre le Viêt-Minh. Plus importanteencore se posait
la question de la défense du Laos, premier Etat à
avoir adhéré à l'Union française, que
le commandant en chef français pouvait difficilement abandonner
sans combat. Informé des préparatifs adverses dès
le début novembre, Navarre n'a donc guère d'autre
solution que de renforcer son dispositif en pays thaï pour
protéger le Laos.
Dans ce contexte, le 14 novembre 1953, décision est prise
de réoccuper la cuvette de Diên Biên Phu, qui
non seulement offre des possibilités défensives largement
supérieures à Laichau, mais qui aussi barre l'accès
au Haut Laos depuis le pays thaï en permettant l'installation
d'un camp retranché, capable de tenir tête aux divisions
régulières du Viêt-Minh.
Au cours de l'année 1951, fort des succès rencontrés
sur la RC4, Giap avait entrepris par trois fois l'attaque du delta
du Tonkin. Ses forces déployées en rase campagne s'étaient
fait étrillées par un corps expéditionnaire
commandé de main de maître par l'énergique général
de Lattre. Par la suite, en avril 1953, après son échec
sur Nasan, le général en chef viêt-minh avait
tenté de reprendre l'initiative en forçant depuis
Diên Biên Phu les portes du Nord-Laos. Victime des insuffisance
de sa chaîne logistique qui le rendait incapable de s'attaquer
au camp retranché de la Plaine des Jarres, il avait finalement
été contraint à rebrousser chemin au début
du mois de mai.
Castor
et l'aménagement
du camp retranché
Le
20 novembre 1953, à partir de 8 h, soixante-cinq Dakotas
décollent de Gia Lam et Bach Mai, les deux terrains d'aviation
de Hanoi, en direction de Diên Biên Phu. Ils sont accompagnés
par des B-26 Invader chargés d'assurer sur place l'appui
aérien sur les zones de saut.
Vers
10 h 30, les Dakota arrivent sur l'objectif et commencent à
lâcher leurs parachutistes. L'affaire est laborieuse, le 6'
BPC du chef de bataillon Bigeard tombe en plein sur deux compagnies
viêt-minh à l'instruction, le II/1" RCP du chef
de bataillon Bréchignac
atterrit deux kilomètres plus au sud que l'objectif désigné.
Enfin les B-26 de l'armée de l'Air, qui ont décollé
en retard suite à un « cafouillage », arrivent
tardivement et ne parviendront qu'à assurer de manière
limitée leur mission.
L'après-midi, une seconde vague de 41 Dakota largue le 1"
BPC, accompagné d'éléments du Génie
aéroportés dont certains ont sauté le matin
avec Bigeard, complétés par une compagnie aéroportée
de mortiers lourds de la Légion (CEPML) et une antenne chirurgicale
parachutiste. En fin de journée, après de violents
combats, les Français occupent la cuvette, au prix de lourdes
pertes .
Le lendemain, 21 novembre, le général Gilles, qui
commande l'opération, et divers éléments d'état-major
rejoignent la cuvette, accompagnés du l er BEP et du 8e groupement
de parachutiste de Choc. L'ensemble est complété le
22 au soir par le largage du 5` BPVN. Dans les jours qui suivent,
les travaux de remise en état de l'ancienne piste d'aérodrome
datant d'avant 1945 sont entamés et dès le 25 novembre
les premiers appareils se posent pour déverser un flot de
matériels destinés à la construction du camp
retranché. Une seconde piste de secours est aménagée
au sud des positions françaises.
Depuis l'année 1952 en effet, la notion de camp retranché
connu aussi sous le terme de « base aéroterrestre »
ou celui de « hérisson » a fait son apparition
dans la stratégie française en Indochine.
Ce concept, en partie issu de l'expérience allemande en Russie
durant la Seconde Guerre mondiale et lié aussi aux enseignements
tirés des combat menés à Hoa Binh en 1952,
consiste à pousser le corps de bataille viêt-minh à
attaquer sur un terrain choisi, en lui offrant un objectif suffisamment
tentant pour qu'il se dévoile. L'objectif ainsi créé
se présente comme une fortification de campagne, ravitaillée
par voie aérienne, capable par sa puissance de feu de supporter
victorieusement les assauts par vagues des divisions de mettre en
oeuvre, tout comme le Viet-Minh avec le CEFEO, une politique d'usure,
en « cassant » régulièrement le corps
de bataille adverse .
Cette
forme renouvelée du combat de jungle présente en outre
l'énorme
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avantage
d'affranchir le corps expéditionnaire Français des
servitudes de contrôle qui engloutissent des effectifs considérables
au détriment des formations mobiles et puissantes . La nouvelle
stratégie a démontré son efficacité,
en saignant littéralement les bataillons réguliers
viêt-minh lançés sur le hérisson de Giap
en
cette année 1952
Ban
Kho Lai, le 22 mars. Le 1' BEP appuyé par le peloton Ney
(Ettlingen, Posen et Smolensk) part à l'assaut des tranchées
viêt-minh pour ouvrir la route d'Isabelle.
mondiale.
Dès le début des tirs, le chef de bataillon Pégot
qui y commande le III/ 13` DBLE est tué avec son état-major
par un coup au but. Peu après, c'est au tour du lieutenant-colonel
Gaucher, qui commande le sous-secteur centre, d'être tué
par les tirs de l'artillerie. « Béatrice », qui
subit en outre les tirs des mortiers et des canons sans recul de
la division 312, est totalement ravagée de fond en comble.
C'est sur une position totalement désorganisée que
les régiments 141 et 209 de la division 312 s'élancent
à 19 h 15. Les points d'appui de la position tombent les
uns après les autres, sans que les artilleurs du 4"
RAC, pris sous le feu adverse, ne parviennent à fournir un
appui efficace. Aux premières heures du 14 mars, «
Béatrice » est entièrement aux mains du Viêt-Minh.
Dans la matinée, une trêve de quatre heures proposée
par le Viêt-Minh est acceptée pour ramasser morts et
blessés. De Castries obtient comme renfort le parachutage
du
de la position aura manifestement lieu dans la nuit. A 18 h débute
un nouveau matraquage. La partie nord de « Gabrielle »,
sur laquelle le feu semble particulièrement intense, reçoit
plus de vingt projectiles à la minute, obus de 105 mm et
mortiers de 120 mm. Avec la tombée de la nuit, vers 19h45,
les tirs redoublent d'intensité. A 20 h, les premières
vagues d'assaut se présentent. C'est la division 308, la
célèbre « division de fer », première
unité du corps de bataille vietnamien, mise sur pied en 1948,
qui va mener l'assaut avec deux de ses régiments, les TD
88 et 102. Toute la nuit les combats sont acharnés de part
et d'autre, sous la lumière artificielle des « lucioles
» larguées par Dakota qui éclairent le champ
de bataille. Les Bodoi poussent l'effort principal de leur assaut
sur le nord de la position. Malgré des dégâts
importants, les retranchements qui avaient été très
solidement édifiés tiennent vaille que
une accalmie. Giap a retiré 308, trop éprouvée,
pour lui la 312 qui vient de prendre « la nuit précédente.
Une h tard l'enfer se déchaîne à n « Béatrice
» est soumise à i matraquage d'artillerie, nette destructeur
du fait de l'utilisat retard. Alors que cette fois-c progresse inexorablement
paysage dévasté, un coup au à 4 h 30 le PC
du bataillo grièvement le commandant chef de bataillon de
Mecque prédécesseur rapatriable qu de rester quelques
jours de faciliter la passation de comm; prend alors la relève.
Mecc débrouille du mieux qu'il moyens radio.
A 7 h, alors que les régulier occupent le nord-est et la
I centrale de la position, des char se font entendre qui f d'espérer
l'arrivée des sec
espoirs
des défenseurs. Le commandement, soucieux de préserver
ses positions centrales refuse
d'engager les réserves
nécessaires. L'opération est finalement montée
avec seulement trois chars, deux compagnies du 1 `` BEP (cies Domigo
et Martin) et le 5e BPVN parachuté la veille. Or quelque
peu désorientés et fatigués après deux
nuits sans sommeil, les petits Vietnamiens de Botella peinent à
se mettre en route et ne parviennent pas à rejoindre à
temps
les légionnaires. Ces derniers d'ailleurs soumis à
un violent tir de barrage, ont eux-même le plus grand mal
à progresser en direction de « Gabrielle ». Contre
toute attente — et toute logique de Castries donne alors l'ordre
de récupérer les survivants du V/7e RTA et de se replier.
A 8 h, le décrochage se réalise dans des conditions
effarantes et au prix de lourdes pertes en direction des secours
qui ont réussi à s'approcher à 400 mètres
au sud de « Gabrielle ». A 9 h le 15 mars 1954, toute
résistance cesse officiellement5 sur « Gabrielle ».
Environ 150 rescapés sur les 812 hommes duV/7" RTA ont
pu rallier les lignes françaises.
Parmi les défenseurs de la cuvette, le moral est au plus
bas. En deux nuits consécutives, l'ennemi s'est emparé
du nord du dispositif défensif, mettant ainsi en péril
tout l'ensemble du camp retranché. Le général
de Castries, par manque d'initiative a définitivement abandonné
une position défendue avec acharnement une nuit durant par
les tirailleurs algériens. L'artillerie de la division 351
a fait preuve d'une efficacité insoupçonnée.
Remarquablement installée à même les pentes
de la cuvette, elle est protégée par un système
de casemates enterrées qui la rend à peu près
invulnérable aux tirs de contre-batterie français.
Le colonel Piroth, commandant l'artillerie du camp retranché,
accablé de reproche
par certains de ses pairs, s'estime fautif et préfère
mettre fin à ses jours devant l'humiliation. La nouvelle
de sa mort est cachée pour ne pas ajouter au désarroi
ambiant. La perte des positions septentrionales de la cuvette permet
désormais aux Viêt-Minh de tenir sous son feu la piste
d'aviation principale. L'avenir du pont aérien, cordon ombilical
de Diên Biên Phu est gravement compromis, d'autant plus
qu'il est maintenant manifeste que Giap dispose d'une artillerie
antiaérienne importante et efficace. Le constat est sévère
pour de Castries, même s'il n'est pas seul responsable, en
ce qui concerne l'organisation du camp retranché. La piste
d'aviation se révèle insuffisamment protégée
au nord et au nord-est, là où l'on se rapproche des
hauteurs de la cuvette. Les bataillons parachutistes de réserve
sont prévus pour participer à la défense de
la position centrale, ce qui réduit d'autant leur possibilité
d'intervention. L'organisation défensive du terrain a été
réalisée de manière très inégale
et il apparaît que la plupart des abris ne résistent
pas aux obus de 105 mm. Enfin l'ensemble du périmètre
occupé par les Français, totalement défriché
lors des aménagements, ne bénéficie plus d'aucun
camouflage. C'est donc sur un camp retranché en proie à
une crise morale grave que sautent les parachutistes du 6`m,, BPC
le 16 mars en milieu de journée. Au même moment, à
Hanoi, Navarre lâche à l'un de ses
adjoints : « Soyons sans illusions, c'est perdu. »
L'étau se resserre
Pourtant
et contrairement à ce que pense le général
en chef du corps expéditionnaire d'Extrême-Orient,
le sort de la bataille n'est, à ce moment là, nullement
scellé. En effet et même si Giap a remporté
un succès initial en s'emparant de deux points d'appui essentiels
pour la défense du camp et en anéantissant deux bataillons,
ses attaques se sont soldées par de très lourdes pertes
qui l'empêchent
Ce C-47 du GT 2/62 Franche-Comté au roulage décolle
sous le feu de l'artillerie viet, le 18 mars 1954 à Diên
Biên Phu. Cet avion était chargé des évacuations
sanitaires des blessés graves vers Hanoï. Avec l'intensification
des tirs vietminh, les Dakota augmentèrent les évacuations
de nuit, plus délicates mais cependant plus sûres.
(Cci photo S.H.A.A.)
Des éléments isolés résisteront cependant
jusqu'à la fin de la matinée
CHAMP DE BATAILLE hl~1 -
Succès
incontestable pour les Français, la prise d'Eliane 1 est
pour Giap après l'échec contre Huguette 6, un revers
cuisant. Ses adversaires ont montré, contrairement à
ce qu'il croyait, qu'ils avaient encore des réserves et
suffisamment
de mordant et d'allant pour reprendre une position tenue fermement
par ses troupes. Les combats de ces derniers jours lui ont d'autre
part coûté très cher en vie humaine. Mais il
y a encore plus grave. Les pertes subies, la résistance inattendue
des défenseurs, l'extrême violence des combats, l'incertitude
quant à l'issue de ceux-ci, ont quelque peu ébranlé
le moral de ses combattants dont un certain nombre ont fait défection.
Dès le lendemain de l'échec sur Eliane 1, par le biais
de ses commissaires politiques, Giap reprend donc en main ses troupes,
fait accélérer l'arrivée ou rappelle de nouvelles
unités.
Le 10 avril le PC de la 304 quitte ainsi le Delta pour Diên
Biên Phu où elle arrive le 27.
L'aide matérielle de la Chine est d'autre part, grâce
à l'entremise du général Ly Tcheng Hou, considérablement
accrue. Enfin et afin de préserver au mieux son corps de
bataille, Giap décide de revenir à la tactique qui
a déjà si bien réussi à ses troupes,
et qui consiste à encercler et à isoler les positions
adverses par tout un réseau de tranchées et de boyaux.
Ces tranchées justement, les défenseurs d'Huguette
6 les regardent avec de plus en plus d'appréhension. Et pour
cause, dans la nuit du 14 avril au 15 avril, le point d'appui dont
la défense est depuis
le 8 assurée par la 1re compagnie du 5` BPVN du capitaine
Bizard, se retrouve complètement encerclé. Dès
lors, le ravitaillement en eau et en munitions d'Huguette, devient
pour le commandement un cauchemar, d'autant plus problématique
que les détachements qui l'assurent, le font au prix de lourdes
pertes. Le 16 dans la soirée, de Castries qui le jour même
a été promu au grade de général de brigade,
donne donc son accord pour abandonner la position. Bigeard à
qui il confie la tâche de recueillir la garnison, constitue
dès le lendemain un groupement de choc composé de
légionnaires du BEP et de paras du 8. A 20 h, ce groupement
part à l'assaut des tranchées adverses mais arrivé
à proximité d'Huguette, butte contre des positions
viêt-minh solidement tenues. L'adjoint opérationnel
de Langlais engage alors dans le combat une compagnie du 6` BPC
et du 1 /4e RTM, mais sans succès, l'ennemi repoussant toutes
les tentatives de percée. En fin de soirée, conscient
que ses hommes ne pourront tendre la main à ceux de Bizard,
« Bruno », la mort dans l'âme ordonne le repli.
Pour Bizard et ses combattants, privés d'eau et à
cours de munitions, il n'y a plus dès lors qu'une solution,
celle de rompre l'encerclement et de gagner le nouveau
point d'appui baptisé Opéra que les défenseurs
sont en train d'aménager entre Huguette 1 et Epervier. L'
évacuation débute à 10 h 20 et s'achève
vingt minutes plus tard après une course contre la montre
à travers les positions viets et le no man's land. Bizard
est sain et sauf mais beaucoup de ses hommes n'ont pas eu sa chance,
un évadé sur deux a trouvé la mort.
Le sort d'Huguette 6 réglé, Huguette 1 devient la
cible prioritaire du Viêt-Minh. Très rapidement celui-ci
encercle le point d'appui puis dans la nuit du 22 au 23, submerge
la
jour le jour pour le ravita la perte d'Huguette 1 en considérablement
la surface d des parachutages, constitue un coup dur. Tout le commande
d'accord sur ce point, si 1 1 n'est pas reprise au plu: camp retranché
mourra dans délai, faute d'approvisioi Le 23, en début
d'après-mi BEP, sous les ordres du corn Liesenfelt se lance
donc à la re d'Huguette 1. Pris sous
adverses efficaces, les lég de Liesenfelt ont très
rapide mal à progresser en dépit di d'une vingtaine
d'avions. A l'affaire est selon les termes d, « foutue »
et l'ordre donné al de se replier.
La chute du camp rets
Elle devient inéluctable après d'Huguette 1, ceci
d'autant de Castries n'a plus de moyen suffisants pour s'opposer
aux de Giap. Ses effectifs, sous redoublés du Viêt-Minh,
o, sans que les renforts parachu parvenus à compenser les
pe date du 30 avril, la garnison r plus que de 5 000 combattais
alors que Giap est à même d'¦ six fois plus.
La situation
pour le général vietnamien, favorables pour lancer
une avant que la conférence de C débute et surtout
que la mc fasse son apparition.
L'offensive qui se déclenche 1"r mai, commence comme
d par une forte préparation d' A 20 h 30, les Bodoï
montent d'Eliane 1 défendue par les c parachutistes du II/lei
F combats font rage toute la nt l'aube, à un contre dix,
les h( Bréchignac, sont obligés de et de se replier
sur Eliane temps Huguette 5 et Domini< tombées. Seule
satisfaction
Emouvante relique des combats de Diên Biên Phu, la plaque
d'identité du légionnaire parachutiste Friedrich Siegfried
du 1er BEP tué lors de la contre-attaque menée par
les compagnies Domigo et
capitaine
Pouget. Mais l'arrivée de ces renforts, bien que réconfortant
our le moral des défenseurs, ne se ait qu'en trop faible
quantité pour changer le cours des événements.
Le 4 mai, d'ailleurs à 3 h 45 du matin, Huguette 4 est submergée
sous les assauts conjugués du régiment 36 et
d'un bataillon du régiment 88.
Le 6, alors que sautent encore des renforts sur le camp retranché,
les défenseurs mettent à profit les derniers instants
de répit qui leur restent, pour réorganiser et renforcer
les points d'appuis :
- sur Epervier et Dominique 4,
regroupés sous les ordres de Tourret, les restes du 8' Choc
;
- sur Huguette 2 et 3, Guiraud et un bataillon de marche constitué
de légionnaires-parachutistes venant des deux BEP, soient
environ 160 hommes ;
- sur Lily 1 et 2, le commandant
,. xrol 'nnA
Né à Villefranche de Rouergue en 1898, il entre en
1916 à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr, Henri
Navarre en sort cavalier et fini la grande guerre comme sous-lieutenant
au 2ème Hussard. Il sert par la suite dans les Spahis en
Syrie avant de rejoindre les troupes d'occupation en Allemagne où
il séjourne de 1922 à 1927. Il est admis au concours
de l'Ecole de Guerre et une fois breveté séjourne
au Maroc de 1930 à 1934. Il effectue ensuite son temps de
commandement comme capitaine au 11e Cuirassiers jusqu'en 1936. Il
intègre par la suite les services de renseignements de l'état-major
de l'Armée, dont il dirige la section allemande de 1938 à
1940. Fin 1940, il est affecté à Alger comme chef
du 2e Bureau chargé des activités de renseignement
et de contre-espionnage. L'hostilité de l'amiral Darlan l'amène
à rentrer dans la clandestinité en 1942 avant d'assurer
le commandement des services de renseignement demeurés en
France occupée. En 1944-45, il commande le 3' Spahis marocain
et se fait remarquer par une manoeuvre hardie qui lui fait enlever
Karlsruhe à la barbe de De Lattre. Après l'armistice
il est choisi comme chef de cabinet du général Koenig
en Allemagne. Nommé général de brigade à
47 ans, il prend le commandement de la division de Constantine de
1948 à 1949, pour retourner bientôt en Allemagne diriger
la 5e division blindée. En 1953, il est chef d'état-major
du général Juin à l'OTAN quand le président
du Conseil René Mayer fait appel à lui pour succéder
à Salan en Indochine. Le général Navarre, dont
la presse française d'Indochine aime à dire début
1954 que le Viêt-Minh l'a surnommé « le renard
», est réputé pour posséder d'«
éminentes qualités intellectuelles, une fermeté
de caractère, une culture générale et militaire
qui le qualifient pour un grand commandement ». Il ne possède
cependant aucune expérience de l'Extrême-Orient et
on l'oblige à assumer le commandement du théâtre
d'opération indochinois. Remplacé en juin 1954 par
général Ely après l'échec de Diên
Biên Phu, il quitte l'armée pour le secteur civil et
publie ses mémoires en 1956, sous le titre « L'agonie
de l'Indochine ». Il est décédé à
Paris en 1983.
22
Dossier - DIÉN BIEN PHU
Bodoï lesquels dix minutes plus tard s'emparent du PC de de
Castrie.
Alors que de Castries est emmené en captivité, sur
Isabelle, légionnaires du III/3e REI, tirailleurs des II/1er
RTA, V/7e RTA, artilleurs du 3/10e RAC, chasseurs du peloton Préau
du 1" RCC et Thaïs des BT sous les ordres du colonel Lalande,
s'apprêtent à briser l'encerclement vers le sud. Cette
sortie débute vers 8 h du soir dans des conditions plus que
défavorables. Pris sous le feu de l'artillerie adverse, confrontés
à une vive résistance du régiment 57 renforcé
de trois bataillons de la 308, les hommes qui y participent sont
très rapidement obligés de se replier sur leur position
de
départ. Lalande n'a dès lors plus d'autre choix que
d'accepter la proposition de cessez-le-feu que lui font alors des
émissaires viêt-minh. A 1 h du matin, la garnison d'Isabelle
dépose les armes. Le camp retranché de Diên
Biên Phu appartient désormais au passé.
Ces très jeunes combattants font preuve d'u enthousiasme
mais les pertes seront si lourdes assauts directs que Giap devra
adopter une strate économe du sang de ses hommes. (collection
Dul
Nicolas avec quelques marocains et légionnaires ;
- sur Claudine, le commandant Clémençon et quelques
éléments ; - sur Junon, aux côtés des
mitrailleuses quadruples du lieutenant Redon, les Thaïs blanc
du capitaine Duluat et quelques légionnaires du 1/13"
DBLE ; - sur Eliane 2, les deux compagnies du 1" BPC, la 2
du capitaine Pouget et la 3 de Marcel Edme, sur Eliane
3 des légionnaires du I/ 13" DBLE et quelques tirailleurs
du 1/4" RTM, sur Eliane 4, les restes du II/ 1" RCP, du
5' BPVN et du 1" BEP, sur Eliane 10, ceux du 6" BPC, enfin
sur Eliane 11 et 12, aux ordres du capitaine Chenel, des Thaïs
du BT 2, des tirailleurs algériens et quelques sapeurs.
Tel est le dispositif français à 5 h du soir, lorsque
les Viêts lancent leur ultime attaque. Plus encore que les
autres jours, le bombardement est d'une violence inouïe, l'ennemi
utilisant pour la première fois des orgues de Staline aux
effets dévastateurs. A minuit, les Bodoï s'emparent
d'Eliane 10. A 2 h du matin, une énorme explosion secoue
Eliane 2 sous laquelle les sapeurs Viêt-Minh viennent de faire
sauter deux tonnes de TNT ! A l'aube en dépit d'une résistance
farouche, après tant de sacrifices de part et d'autre, Eliane
2 tombe définitivement aux mains des Viêt-Minh. Le
7 mai, peu après 16 h toutes les positions à l'est
de la Nam Youn ont cessé d'exister. La superficie du camp
est désormais réduite à celle d'une peau de
chagrin de 500 mètres de côté, sur laquelle
s'entassent
4 000 blessés et près d'un millier de déserteurs.
La résistance devient dès lors illusoire comme tout
projet de sortie en force, d'ailleurs. Dans l'après-midi
du 6, en effet, de nouvelles photographies aériennes du camp
retranché sont parvenus à de Castries, Langlais et
Bigeard. Or ces photographies ont révélé que
le Viêt-Minh avait réalisé trois nouvelles tranchées
interdisant toute sortie vers le sud.
A 16 h 30, après avoir reçu l'aval du général
Cogny, de Castries ordonne donc à toutes les unités
du camp retrarlch1> à l ev-rentlf n fie !`elles
Autopsie d'une défaite
Parmi les défaites qui jalonnent l'histoire militaire française,
Diên Biên Phu est sans nul doute l'une de celles qui
au XXe siècle a eu le plus de retentissement et de conséquences.
Elle précipite d'abord l'achèvement d'une guerre longue
et coûteuse. Ensuite, elle marque la fin d'une présence
et d'une domination française vieille de plus de 90 ans.
Enfin, dans le reste de l'Union française, ce désastre
a un retentissement énorme auprès des indépendantistes,
notamment en Algérie où elle va encourager le FLN
à passer à l'action. Pour toutes ces raisons, Diên
Biên Phu est et reste une bataille décisive.
Snr le nlan humain le bilan .le la
hommes ont combattu dans la maudite. Sur cet effectif, à
du 7 mai, 1 726 ont été tué: ont disparu, 5
234 ont été et 1 161 ont déserté. Le
nor prisonniers faits à Diên Biên donc important
: 11 721 homn 4 436 blessés. Or sur ce no: l'exception de
858 blessés libér le 14 et le 26 mai, pour raison
c seulement 3 290 hommes revi vivants des camps du Viêt-Mi
autres mourront d'épuiseme malnutrition, d'absence de soir
maladie lors du trajet ou dans k eux-mêmes.
Le total des pertes ennen également conséquent. Sur
les hommes mobilisés pour la ba 900 auraient trouvé
la mort et i 000 et 20 000 auraient été bleu Sur le
plan militaire, la bat Diên Biên Phu a confirmé
h du Viêt-Minh et celle de Giap s'est révélé
être un rec adversaire mais aussi un tal, tacticien et surtout
stratège. Ce malgré toutes les prévisions adversaires,
est arrivé à masse
temnc rPcnrfl et flanc lin lieu
diversion,
le général vietnamien est aussi parvenu à contraindre
Navarre â disperser ses moyens terrestres et aériens
sur des théâtres d'opérations secondaires et
ainsi à le priver d'éléments indispensables
alors même que débutait la bataille décisive
de la guerre d'Indochine. Enfin, Giap et c'est peut-être là
le plus important, en repoussant la date de son offensive du 25
janvier au 13 mars, contre l'avis de la plupart de ses subordonnés
et ceux de ses conseillers chinois, a su prendre
meilleure décision, celle qui a assuré a son armée,
une victoire certaine et décisive.
Tactiquement, le Viêt-Minh a démontré un réel
savoir faire. Grâce à une main 'oeuvre abondante, et
par des travaux de terrassement d'une ampleur égalée,
il est arrivé à Circonscrire et à vestir le
camp retranché en un temps sez court. Ces travaux qui ont
pris des proportions considérables », ont u à
Diên Biên Phu, une influence aussi déterminante
que celle de l'artillerie.
Servie par des canonniers expérimentés et maîtres
dans l'art du camouflage, énéficiant d'observatoires
xceptionnels et d'une nette supériorité umérique,
cette dernière a joué un ôle des plus importants.
Par des tirs
concentration, laissant à ceux qui les bissaient une véritable
« impression écrasement », les artilleurs viêt-minh
nt en effet contribué efficacement à la rise des positions
attaquées. Quant aux s de harcèlement visant à
interdire ou gêner les relèves et le ravitaillement
u ceux de contre-batterie destinés
à museler les canons adverses, ils ont tous été
d'une redoutable efficacité. Si le Viêt-Minh a fait
preuve d'une grande maîtrise dans l'utilisation de l'artillerie,
il a su aussi avec brio entretenir loin de ses bases de ravitaillement,
un corps de bataille fort de 33 bataillons. Ce ravitaillement a
constitué une véritable prouesse pour les 260 000
porteurs de Giap si l'on sait qu'en l'espace de seulement six mois,
sur plus de 500 kilomètres, ceux-ci ont transporté
16 250 tonnes de munitions, matériels et vivres6. Pour acheminer
celles-ci, le général vietnamien a mobilisé
tous les moyens dont il disposait, soient 20 000 bicyclettes, 400
camions, 11 800 radeaux, 500 chevaux et bien sûr des hommes
en grand nombre dont une bonne partie a été affectée
à la création et à l'entretien de routes et
de pistes menant au champ de bataille, au percement de casemates
ou au hissage des pièces d'artillerie sur les contreforts
de la cuvette.
Au
vue de ces éléments, il est aisé de comprendre
pourquoi le corps de bataille vietnamien a très vite pris
à Diên Biên Phu, l'ascendant sur son adversaire.
Abandonné à lui-même, celui-ci a résisté
tant bien que mal pendant cinquante-sept jours dans des conditions
effroyables dignes de la première guerre mondiale, à
la différence près que pendant ce conflit, les combattants
pouvaient bénéficier d'une relève, ce qui ne
sera jamais le cas pour ceux de la cuvette dès lors que
Etienne Le Baube, doctorant en histoire militaire et études
de défenses, c'est spécialisé sur l'Asie orientale
où il a séjourné plusieurs années.
Christophe Dutrône, titulaire d'un DEA en histoire militaire,
il collabore à plusieurs historiques et uniformologiques.
la piste sera fermée. La fermeture de celle-ci en empêchant
le ravitaillement et l'évacuation des blessés constituera
pour le commandement du camp retranché, un véritable
casse-tête. Sans munitions, vivres et renforts humains suffisants,
la garnison de Diên Biên Phu ne pouvait l'emporter face
à l'armée de Giap constamment approvisionnée
et renforcée. Certes des unités seront parachutées
sur la cuvette et ce presque jusqu'à la fin du camp retranché,
mais celles-ci le seront en trop petit nombre et surtout de façon
trop étalée dans le temps pour permettre de combler
les pertes ou de reprendre à l'ennemi les positions perdues.
Certains objecteront alors que si les nombreux déserteurs
que comptaient les berges de la Nam Youn avaient poursuivi le combat,
la garnison aurait disposé de suffisamment d'hommes pour
tenir jusqu'à l'arrivée de la mousson, laquelle aurait
sans aucun doute contraint Giap à lever le siège.
Cette
LES AUTEURS
Né en 1910, ou 1912 selon les sources, à An Xa, dans
la province de Quang Binh en Centre-Annam. Fils de mandarin, il
obtient son baccalauréat de philosophie à Hanoi en
1934 ainsi qu'une licence de droit en 1938. En 1937, Giap exerce
le métier de professeur d'histoire à l'école
Thang-Long à Hanoï. Il refuse une bourse d'étude
en France et adhère au parti communiste en 1939. Il épouse
la fille du doyen de la faculté de lettre de Hanoi. Après
l'interdiction du parti communiste indochinois en 1939, il s'exile
en Chine. Sa femme, demeuré en Indochine est arrêtée,
condamnée aux travaux forcés et meurt en prison. Membre
fondateur du Viêt-Minh lors de sa création en 1941,
il y assume les fonctions de chef militaire avant de devenir ministre
de la défense de la République populaire du Vietnam
en 1946. Il devient membre du Politburo du parti Lao Dong, le parti
des travailleurs, en 1951. Opposé à Lê Duan
et Le Duc Tho qui l'accusent à partir de 1962 de révisionnisme
prosoviétique et d'être un partisan de la politique
de coexistence pacifique, il est défendu par Hô Chi
Minh. Giap doit à sa popularité au sein de l'armée
d'avoir pu résister face aux menées du clan Lê
Duan. Il doit cependant démissionner du poste de Ministre
de la Défense en 1980, est se retrouve exclu du bureau politique
du Lao Dong en 1982. Il reste néanmoins vice-premier ministre
jusqu'en 1991. Aujourd'hui retiré à Hanoï, Giap
continue à s'exprimer régulièrement sur l'évolution
politique de son pays. Il est l'auteur de Guerre du peuple - Armée
du peuple (François Maspero, 1967) et plus récemment
a publié ses Mémoires, traduite en français
chez Anako, en 2003. Vo Nguyen Giap demeure le dernier témoin
vivant parmi les grands acteurs de la guerre d'Indochine.
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