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Il a toujours existé des régiments étrangers au service de la France. Avec la création de la Légion étrangère en 1831, cette tradition prend cependant une nouvelle forme. L'encadrement est composé d'officiers français mais les différentes nationalités sont rapidement amalgamées au sein des unités qui utilisent le français comme langue.
Initialement constituée pour la conquête de l'Algérie, la Légion trouve d'abord la justification de son existence dans l'expansion de l'empire colonial français. Lors de la guerre de 1870 et des deux conflits mondiaux, elle démontre cependant sa solidité et son excellence. Après les luttes de la décolonisation, elle continue à former un élément professionnalisé indispensable aux opérations extérieures de la France et conserve, aujourd'hui plus que jamais, toute sa place dans l'armée de métier du XXIe siècle où haute technologie et combattants surentraînés se complètent.


La Légion Etrangere

et l'Indochine

En 1945, la Légion étrangère compte 16 163 hommes.

En 1953, elle en alignera 36 312.

Pour faciliter la gestion des effectifs, le général Leclerc prend l'initiative de rétablir l'Inspection de La Légion Etrangére en 1947 et de la confier au général Moncla.. Dans une Europe dévastée par la guerre, la Légion trouve un contexte propice au recrutement. Le contingent le plus important est celui des Allemands qui cherchent un moyen d'échapper à la misère ou de "refaire leur vie".

Si les hommes ne manquent donc pas pour reconstituer les régiments, les lourdes pertes subies par les Regiments Etrangers en Europe et notamment par le 5ème REI contre le Japon ne sont pas encore compensées .
L'encadrement et les moyens matériels restent insuffisants . Le manque d''armes, d'équipements et de locaux ne facilite pas l'instruction. A peine opérationnelles, les unités engagées pour la reconquête pacifique du pays.

 

2ème Régiment Etranger d'infanterie

Légionnaires du 2ème REi servant une mitrailleuse américaine de 12,7 mm modêle 1917 en Annam vers 1950 .

Le 29 Mai 1945 , un Régiment de Marche de la Légion Etrangère d'Extrême-Orient est formé pour la lutte contre le Japon . Le 21 janvier il devient le 2' REL Le 6 février il débarque a Saigon et participe a la réoccupation du Sud Annan . Le 6 décembre, le 1 bataillon doit rejoindre Haiphong où la menace est la plus forte . Les années suivantes, les légionnaires du 2ème REI sont occupés a des tâches de pacification ingrates et couteuses . Le 3ème bataillon reste dans les régions de de Phan Rang, Phan Thiet et Ninnh Hoa avec le 2ème bataillon qui rejoindra le GM21 au Tonkin , puis gagnera le Laos en 1953 . Crée en 1950 le 4ème bataillon , combat au Centre , puis au Nord -Annam avec le GM 21.

 

13 ème Demi-Brigade de Légion- Etrangère

Cambodge 1948 section Pillet équipée d'armes britanniques (Sten, Bren, Lee-Enfield )


La 13e DBLE arrive à Saïgon le 10 mars 1946 et se déploie autour de la capitale de Cochinchine. Pendant cinq ans, ses légionnaires vont combattre dans les rizières. Si l'ennemi estpuissant qu'au Tonkin, il s'avère moins capable de porter des coups redoutables en concentrant ses moyens.
Au début de l'année 1948, le Haut-Comandement français décide de monter une opération d'envergure pour prendre le contrôle de la plaine des Joncs, à l'ouest de Saïgon. La région sert de base d'opération et de refuge aux hommes de Nguyen Binh.

Le colonel Sairigné dispose de deux bataillons sa 13e DBLE, de sept bataillons de tirailleurs, d'un groupement aéroporté et de quatre divisions navales d'assaut des chalands de débarquement.
L'opération Véga coûte à l'ennemi 156 tués dénombrés, 73 prisonniers ainsi qu' un nombreux matériel et ses bases dans le secteur.

La 13ème DBLE n'a pas l'occasion de se réjouir uir longtemps de ce succès. Le 1er Mars , Nguyen Binh fait attaquer un convoi faiblement escorté qui rejoint Dalt . Le colonel de Sairigné tombe sans avoir pu se défendre.

 

3ème Régiment Etranger d'INFANTERIE

Retardée par 114 coupures et deux embuscades , il faut deux jours a la colonne de secours menée par le Lieutenant-colonel Simon , chef de corps du 3ème REI , pour rejoindre Phu Tong Hoa . La dureté des combats se lit sur le visage des rescapés .

 

Le 3ème REI . Les 1/3 ème REI et 2/3ème REI arrrivent le 25 Avril 1946 . Le 3ème bataillon rejoint le 11 JUin . Déployé en Cochinchine entre le Cambodge et la Mer de Chine , le régiment se trouve confronté entre une guerre de poses contre un ennemi insaisisable .

En Mars 1947 le 1er Bataillon gagne le Tonkin ou il est engagé a plusieurs reprises sans le delta du fleuve rouge pour éloigner l'ennemi des zones utiles . Puis il gagne la RC4 qui longe la frontière chinoise . Les 2ème et 3ème bataillon le rejoignent en octobre .

En juillet 1948, le 3ème bataillon occupe sept poste sur la RC3 entre Bac Kan et Cao Bang. La 2` compagnie du capitaine Cardinal est à Phu Tong Hoa. Le 25, les 104 hommes de la garnison subissent un violent bombardement. Le capitaine Cardinal et le lieutenant Charlotton tombent parmi les premiers. Le commandement échoit au sous-lieutenant Bevalot, arrivé de France 15 jours auparavant. Les vagues d'assaut ennemies submergent les défenses et s'emparent de trois des quatre bastions. Vers I l heures, la pluie cesse et le temps s'éclaircit. Les légionnaires en profitent pour contre-attaquer et reprendre les positions perdues. Les assaillants finissent par décrocher à l'aube abandonnant 89 de leurs morts sur le terrain. 23 légionnaires et 2 artilleurs sont morts et 48 blessés.

 

Le 1er Régiment Etranger de Cavalerie


Le 1e` REC débarque àTourane le 4 janvier 1947.
Jusqu'au mois d'avril, ilcombat sans ses blindéspuis avec des matériels derécupération. A la fin del'année 1947, les 1' et 2` escadronsse trouvent en Cochinchine, le 3' àTourane, le 4e à Hué, le 5' à DongHoi et le 6` à Phan Tri. La monotoneescorte des convois le long de laroute reliant Hué à Tourane ou autour de Saïgon demeure le lot quotidien
des cavaliers de la Légion.

En février 1948, le 1er groupe d'escadron reçoit des véhicules de transport amphibies M29 de construction américaine. Bien armées, les Crabes redonnent au REC sa liberté d'action. Désormais, ils peuvent pourchasser l'ennemi jusque dans les rizières en profitant de leur plus grande mobilité

.

 

 

Le 5ème Régiment Etranger d'Infanterie

Le 5e REI retrouve sa place. Dissous en 1946, le 5ème REI est reconstitué à deux bataillons le le 1er novembre 1949, puis à trois le 1" avril 1950. Il retrouve sa zone d'opération traditionnelle du Tonkin. Le bataillon opère d'abord dans la région de Son Tay puis organise la défense de Hoa Binh où il gagne une" citation à l'ordre de l'armée".

Il rejoint ensuite la zone côtière. Les deux autres bataillons alternent également les opérations de ratissage visant à débusquer l'ennemi et la sécurité des postes ou des convois.

 

 

 

Le 1er Bataillon Etranger de Parachutistes

Les Légionnaires-parachutistes. Dès le début du conflit, le Haut-Commandement français fait un usage intensif des parachutistes pour contrebalancer la mobilité de l'ennemi. Malgré les réticences de certains officiers du corps,

la 1ère compagnie parachutiste de la Légion est créée le 1er avril 1948.

Les volontaires affluent en grand nombre avec des spécialistes vétérans de la Seconde Guerre mondiale, Allemands ou Italiens pour beaucoup. Un groupement d'instruction parachutiste est installé au camp de Khamisis, non loin de Sidi-bel-Abbés.

Malgré un dénuement certain, le capitaine Segretain réussit à organiser le 1 er BEP et à lui donner une cohésion exceptionnelle.

Le 12 novembre, le bataillon débarque à Haïphong. Après une période d'acclimatation de quelques mois, il participe avec succès à sa première opération d'envergure au nord-est de Viétri. Il intervient alors aux quatre coins du Tonkin.

Le 12 mai 1949, il chasse l'ennemi de Tuyen Quang.

Le 8 février 1950, après un périple incessant, il s'empare de Thaï Binh et reprend intact le pont sur le Song Tra Ly. En octobre, il réouvre la route vers Langson en sautant sur Lung Phaï. En décembre, il fait de même pour la RC6 après avoir été parachuté sur Hoa Binh.

Ces premiers succés poussent a la création d'une deuxième unité qui est opérationelle le 9 février 1949 et rejoint Saîgon . il s'ensuit une période d'acclimatation autour de Pnom-Penh ou les compagnies opèrent séparément.

 

Le 2ème Bataillon Etranger de Parachutistes

La section du Lieutenant Buofils a Cho Moî en 1946

Le 3 novembre, les légionnaires du 2e BEP quittent le Cambodge pour Saïgon. Le 26 décembre, la 1 ère compagnie du Capitaine Caillaud est parachutée en fin de journée dans des conditions defavorables pour sauver le poste deVinh. Au début de l'année 1950, le bataillon est engagé près de Dong Hoï,dans leNord-Annam. Il tombe dans une embuscade au village de Phuoc Long et perd5 tués et 25 blessés non sans avoir causé de lourdes pertes aux assaillants.

La 2' compagnie du lieutenant Cabiro "citée à l'ordre de l'Armée" pour l'action à Bacum, le 1" avril. Avec soutien d'un escadron de Crabes du 1er REC, elle fonce pour dégager deux compagnies prises à partie par un ennemi supérieur en nombre. Celui-ci est rapidement encerclé dans le village perd une centaine d'hommes et de nombreuses armes.

Le conflit change de visage

Au cours de l'année 1949, le conflit s' insère plus directement dans le context de la guerre froide. Avec la victoire des communistes en Chine, le Viêt-Minh dispose de sanctuaires et va développer ses forces. Il bénéficie d'un approvisionnement en armes,en munitions et en vivres nécessaires à la conduite d'opérations de plus grande envergure. Les noms des unités de la Légion vont se confondre avec ceux des principales batailles de ce qui est maintenant une véritable guerre.

Le tournant de la RC4

. En octobre 1948, la RC3 doit être abandonnée, y compris la forteresse édifiée par les légionnaires de la 4e compagnie du capitaine Mattei sur un piton rocheux dominant Ban Cao, une vingtaine de kilomètres au sud-est de Cao Bang.

Les postes qui s'égrènent sur les 116 kilomètres de la RC4 entre Cao Bang et Langson, apparaissent tout aussi inutiles et vulnérables. Les destructions, les pièges et les embuscades se multiplient, prélevant un lourd tribus sur les convois de ravitaillement.

Après de nombreuses hésitations, le Haut-Commandement français choisit d'évacuer le secteur. Giap décide de frapper le premier. Le 16 septembre, il lance ses hommes à l'assaut de Dong Khé tenue depuis le 8 par les 300 légionnaires des 5e et 6' compagnies du II/ 3" REI. Les combats se poursuivent toute la nuit et toute la journée du lendemain .

A la nuit tombée, les 19 légionnaires encore valides se faufilent dans les lignes ennemies. Cinq jours plus tard, le capitaine Allioux et huit légionnaires rejoint That Khé. Deux caporaux puis un sergent feront de même après s'être évadés

Le groupement Bayard du colonel Lepage reçoit l'ordre de reprendre Dong Khé. Il vient d'être renforcé par le 1" BEP du commandant Segrétain et compte désormais 3500 hommes. Au 28 kilomètres nécessaires pour rejoindre Dong Khé, il faudra en ajouter 6 pour rejoindre la colonne Charton. Or, pour des raisons de sécurité discutables, Lepage n'est pas encore informé de cette partie de sa mission. Le 1" et le 2 octobre, l'attaque échoue contre un ennemi de plus en plus puissant et retranché dans les hauteurs. Lepage décide de se replier lorsqu'il prend connaissance de son objectif réel. Il décide alors de contourner Dong Khé par l'ouest puis de rejoindre Charton sur la RC4, plus au nord.

Le BEP et le Il" Tabor restent au sud de Dong Khé pour fixer des Viets rapidement trop nombreux. Malgré de lourdes pertes, les légionnaires réussissent à décrocher pour rejoindre Lepage.
Forte de 1600 hommes dont ceux du III/3e REI, Charton a quitté Cao Bang le 1" octobre. Ses troupes toujours en bon ordre, il espère toujours pouvoir rejoindre directement That Khé quand Lepage lui ordonne de l'attendre demande au BEP d'ouvrir la voie pour réunir les deux colonnes .

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